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C'est ma faute ou c'est de ma faute ?

Question du jour : doit-on dire (écrire) "c'est ma faute", ou "c'est de ma faute" ?

Eh bien oui, effectivement, on peut dire ou écrire les deux.
C'est de ma faute a longtemps été considérée comme une construction incorrecte, puis familière, avant de gagner ses lettres de noblesse. Comme si elle comblait un vide dans le sens que l'on veut vraiment donner au mot faute.
Car tout est là, encore une fois : le sens.
Vous connaissez tous le Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, qui donne en français le non moins fameux C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute. Et il ne vient à l'idée de personne de traduire la formule latine par C'est de ma faute, c'est de ma... : on sent bien que le sens en serait modifié.
Écrire ou dire c'est ma faute signifie que cette faute est mienne (le sens de péché dans la formule ci-dessus).
C'est de ma faute aurait plutôt le sens de cette faute me revient, c'est de mon fait.
Il y a matière à discussion, certes, mais personnellement j'ai le sentiment qu'il y a bien une différence entre les deux formulations.
Rien de tel que des exemples pour illustrer tout ça :

- Ce matin, si le réveil n'a pas sonné, c'est de ma faute : j'ai oublié de l'activer hier soir.
-> Suite à une erreur de ma part (ici, un oubli), le réveil n'a pas sonné. La faute (l'erreur) m'en incombe bien.

- Ce matin, le réveil n'a pas sonné. Il faut dire que j'ai fait exprès de ne pas l'activer hier soir. Donc, je ne me suis pas réveillé à l'heure et c'est ma faute.
-> Je savais qu'en ne mettant pas le réveil, je ne me réveillerais pas. J'ai fauté intentionnellement.

Tout cela vous semble un peu compliqué, voire tordu, sinon tiré par les cheveux ? Ce n'est pas de ma faute si le français offre une telle richesse de subtilités. Par contre c'est ma faute (et je l'assume) de vous imposer un tel article dès le lundi !