N'oublions pas

11 novembre 1918, 11 heures.
Fin officielle d'une guerre sans équivalent jusque-là dans l'histoire de l'humanité. Une guerre de quatre ans, mondiale, tellement dévastatrice que l'on est persuadé qu'il n'y en aura plus jamais d'autres comme celle-là.
N'oublions pas. N'oublions jamais.
Il n'y a plus d'ancien combattant survivant depuis 2011. C'était un Britannique. Le dernier "poilu" français est mort, quant à lui, en 2008.
Désormais, le 11 Novembre commémore tous les hommes et femmes qui se sont battus ou se battent encore pour la France. Ainsi, cette année, les morts et les blessés des opérations extérieures seront mis à l'honneur, et ce afin de rendre hommage à tous nos soldats engagés sur des théâtres lointains.
Onze heures.
Un grand silence, un grand étonnement.
Puis une rumeur monte de la vallée, une autre lui répond de l'avant. C'est un jaillissement de cris dans les nefs de la forêt. Il semble que la terre exhale un long soupir. Il semble que de nos épaules tombe un poids énorme. Nos poitrines sont délivrées du cilice de l'angoisse : nous sommes définitivement sauvés.
Cet instant se relie à 1914. La vie se lève comme une aube. L'avenir s'ouvre comme une avenue magnifique. Mais une avenue bordée de cyprès et de tombes. Quelque chose d'amer gâte notre joie, et notre jeunesse a beaucoup vieilli.
Gabriel Chevallier, La peur

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