Fort, for et fors : voici un autre trio d'homophones qui peut poser quelques soucis orthographiques. Et si, en mon for intérieur, je suis convaincu que la plupart d'entre vous saura se sortir haut la main de ces pièges potentiels, il y a fort à parier que ce qui suit va être utile à quelques autres, pour lesquels tout pourrait être perdu, fors l'honneur...
Commençons par le plus "facile" des trois, puisque le plus répandu :
Fort : il y a le nom, l'adjectif et l'adverbe. Je vous renvoie à votre dictionnaire préféré pour y lire toutes les définitions possibles de ce mot.
Truc pour se souvenir qu'il faut un "t" au mot désignant un château : pensez à fortin.
Pour l'adjectif : pensez à son féminin, forte.
Pour l'adverbe, ne pensez pas, retenez : il faut un "t" !
Voyons maintenant les deux autres, beaucoup moins utilisés, et pour cause :
For : il est aujourd'hui essentiellement utilisé dans l'expression "en mon (ton, son, etc.) for intérieur", qui signifie au fond de soi-même. C'est, en quelque sorte, le tribunal de sa conscience. En effet, le mot est emprunté au vocabulaire juridique, le for (extérieur ou externe) désignant l'autorité de la justice humaine s'exerçant sur les personnes et sur les biens. On trouvera aussi le for ecclésiastique, juridiction temporelle de l'Église.
Bref, ce sont là les seuls cas où for s'écrit aussi simplement.
Fors : vieux mot français directement hérité du latin foris. Signifie excepté, hormis. Vous connaissez très certainement le fameux mot attribué à François 1er après la défaite de Pavie, et que j'ai paraphrasé au début de ce billet : "Tout est perdu, fors l'honneur !" Et c'est d'ailleurs, aujourd'hui, un des très rares cas où on retrouve encore ce mot, à l'orthographe quelque peu déroutante.
Trop fort, ce billet...