En hommage à nos défunts



En ce jour d'hommage à tous nos défunts, je vous propose de (re)découvrir ce beau texte de Mario Benedetti (Uruguay, 1920-2009).



Quand mon corps deviendra poussière d'étoiles, et que les ailes de mon âme me porteront vers l'infini.
Je reviendrai dans une caresse du vent, dans un frisson sur ta poitrine, peut-être en colibri à ta fenêtre, ou en papillon blanc dans ton jardin.
La marée haute te rappellera tout ce que nous avons partagé, les défis et batailles remportés, et tout ce que nous pensions perdu mais qui, au final, fut parfait.
Dans un parfum, tu me sentiras, et entre lettres et vers je te parlerai en secret.
Je reviendrai parmi les nuages d'encens, parmi les gouttes de pluie, au milieu des champs fleuris.
Et dans les froids hivers, mon souvenir te donnera une envie folle de m'étreindre de baisers.
Mais alors, les yeux clos, tu verras ma silhouette, présente, le sourire aux lèvres.
Car personne ne meurt tout à fait tant que tu le gardes en mémoire.
Et si je vis encore dans tes doux souvenirs, je reviendrai souvent te conter mille histoires, rire à en perdre haleine, pleurer soudain, et crier au vent cette absence qui blesse.
Mais n'oublie jamais que mon amour comblera cet espace vide que mon corps a laissé.
Je serai lumière dans la nuit.
Je serai paix dans tes jours.
Je serai étreinte chaleureuse dans les souvenirs d'une vie !