Effeuiller la marguerite

Effeuiller la marguerite : j'ai un faible pour cette expression, apparue au cours du XIXe siècle (et que d'aucuns attribuent à une ancienne croyance normande). Je suis sûr que vous l'avez tous mise en pratique... Voire que vous ne résistez toujours pas au plaisir d'arracher un à un les pétales de la fleur en énonçant les fameux "Il (elle) m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, ..." et que vous continuez de sauter volontairement le "pas du tout" si c'est le dernier pétale.

Ah, je vois deux ou trois coquin(e)s qui se trémoussent sur leur chaise en souriant. Et je sais pourquoi : effeuiller la marguerite a aussi une signification plus... sensuelle. Signification qui nous rappelle que l'effeuillage n'est pas seulement une activité de jardinier. Et là, je vois mes deux ou trois coquin(e)s relire le début de ce billet pour déceler dans mon propos un éventuel sens caché.

Que voulez-vous, c'est l'printemps (comme dirait Léo Ferré ... ou Pierre Perret) !

Bonne fête les amoureux !

Je dédie ce poème de Paul Éluard à tous les amoureux qui passeront par ici...
Et plus particulièrement à ma compagne.



La courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Éluard, Capitale de la douleur (1926)

Bonne année 2023 !

2022 n'est plus. Vive 2023 !
À vous tous, lecteurs de ce blog, et à tous ceux qui vous sont chers, j'adresse mes voeux les plus sincères de bonne et heureuse année.
Et, comme il se doit, voici un petit poème de circonstance que j'aime beaucoup...
Bonne année à toutes les choses,
Au monde, à la mer, aux forêts.
Bonne année à toutes les roses
Que l’hiver prépare en secret.
 
Bonne année à tous ceux qui m’aiment
Et qui m’entendent ici-bas.
Et bonne année aussi, quand même,
À tous ceux qui ne m’aiment pas. 
Rosemonde Gérard (1871-1953)