11 septembre

Devoir de mémoire. Parce qu'on oublie tout trop vite. Parce que le négationnisme essaie encore et toujours de convaincre les simples d'esprit que cela n'a pas existé, qu'il s'agissait d'un complot. Les mêmes qui veulent faire croire que l'homme n'a jamais marché sur la lune. Ramassis d'abrutis. À la face de ces gens, ces quelques vers d'un auteur anonyme. Pour ne pas oublier.


À l'aube du siècle
À l'orée du millénaire
Journée rouge
Ciel crépusculaire.
Traumatisme fondamental
Pierre angulaire
D'une peur principale
Et du processus de guerre.
Vision de ces tours
Du vide derrière elles ;
Je me souviens qu'aux prémices du jour
J'avais aperçu une hirondelle...

C'est la rentrée !


Eh oui, c'est déjà la rentrée ! Pour marquer ce retour à la dure réalité de la vie pour quelques millions d'écoliers, je vous propose une poésie et un extrait de livre...

Le cancre 
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur 
Jacques Prévert

À propos de cancres, et si ça peut rassurer les parents, je vous recommande la lecture de Chagrin d'école, de Daniel PENNAC, dont voici un extrait (chapitre 3) :
Donc, j’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. (Champagne !) Fermé à l’arithmétique d’abord, aux mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, rétif à la mémorisation des dates et à la localisation des lieux géographiques, inapte à l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux (leçons non apprises, travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité parascolaire. Tu comprends ? Est-ce que seulement tu comprends ce que je t’explique ? Je ne comprenais pas. Cette inaptitude à comprendre remontait si loin dans mon enfance que la famille avait imaginé une légende pour en dater les origines : mon apprentissage de l’alphabet. J’ai toujours entendu dire qu’il m’avait fallu une année entière pour retenir la lettre a. La lettre a, en un an. Le désert de mon ignorance commençait au-delà de l’infranchissable b.