Conte de Noël (Guy de Maupassant)

Le docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix : " Un souvenir de Noël ?... Un souvenir de Noël ?... "
Et tout à coup, il s'écria : 
- Mais si, j'en ai un, et un bien étrange encore ; c'est une histoire fantastique. J'ai vu un miracle ! Oui, mesdames, un miracle, la nuit de Noël. 
Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle ! Je l'ai vu, fis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu. 
En ai-je été fort surpris ? non pas ; car si je ne crois point à vos croyances, je crois à la foi, et je sais qu'elle transporte les montagnes. Je pourrais citer bien des exemples ; mais je vous indignerais et je m'exposerais aussi à amoindrir l'effet de mon histoire.

La Cité internationale de la langue française

 
Le 1er novembre 2023, la Cité internationale de la langue française , dans le château de Villers-Cotterêts (Aisne), ouvre ses portes au public.

Ce nouveau site culturel est entièrement dédié à la langue française et aux cultures francophones. Il propose, entre autres, des expositions permanentes et temporaires.

Plus d'informations sur le site officiel (lien ci-dessus).

Bonne fête pépé !

Il ne vous a pas échappé qu'aujourd'hui, c'est la fête des grands-pères (le premier dimanche d'octobre, depuis 2008).
Personnellement, mes "pépés" sont partis depuis pas mal d'années déjà. Mais, cette année, j'ai le privilège, pour la première fois de ma vie, d'être fêté aujourd'hui !

Si vous avez la chance d'avoir encore votre (ou vos) grand(s)-père(s), n'oubliez pas de lui (leur) souhaiter une bonne fête !

L'art d'être grand-père (Victor Hugo) - texte intégral en ligne

Voici, en bonus, quelques citations de circonstance :
Ce qui fait que les grands-pères s'entendent aussi bien avec les petits enfants, c'est que, pour ces derniers, la vie n'est pas encore assez sérieuse et que, pour les aïeuls, elle ne l'est plus autant. Tristan Bernard
Je suis très fier d'avoir de l'estime d'un homme dont j'ai toujours entendu mon père dire le plus grand bien. Alexandre Dumas, fils
L'homme est le seul animal à savoir quelque chose de son grand-père. Régis Debray
Un des plus grands mystères de l'existence est de comprendre comment le garçon qui n'était pas digne d'épouser votre fille a pu devenir le père de la plus belle petite-fille du monde. Proverbe juif
J'ai gardé la meilleure pour la fin :
Être grand-père ne m'ennuie pas du tout. Ce qui m'ennuie c'est d'être marié à une grand-mère. Groucho Marx

Bon dimanche à tous !

IN MEMORIAM : Hélène Carrère d'Encausse

 En hommage à cette grande dame...

Ce n'est pas nous qui sommes immortels, c'est la langue française.

Hélène Carrère d'Encausse (6 juillet 1929 - 5 août 2023)

Le 14 juillet vu par Victor Hugo


Victor HUGO a célébré à sa façon la fête nationale, avec ce poème tiré du recueil Les chansons des rues et des bois (1865)...



Célébration du 14 juillet dans la forêt

Qu'il est joyeux aujourd'hui 
Le chêne aux rameaux sans nombre, 
Mystérieux point d'appui 
De toute la forêt sombre !

Comme quand nous triomphons, 
Il frémit, l'arbre civique ; 
Il répand à plis profonds 
Sa grande ombre magnifique.

D'où lui vient cette gaieté ? 
D'où vient qu'il vibre et se dresse, 
Et semble faire à l'été 
Une plus fière caresse ?

Fête de la musique

C'est (officiellement) l'été, mais c'est aussi la fête de la musique.
Dans les rues de nombreuses villes, à travers le monde, il y aura pas mal de bruit. Plus ou moins mélodieux.
Certains vont faire la fête toute la nuit.
D'autres vont rechercher avec fébrilité leurs boules Quies.
Et puis il y a ceux qui s'en fichent, un peu, beaucoup...

Pour en savoir plus sur cette manifestation, voir le site officiel

Bonne fête les papas !

Le beau dimanche que voici ! Car c'est aujourd'hui la fête des pères.
Bonne fête, donc, à tous les papas qui passeront par ici.
Et pour illustrer comme il se doit cette belle journée, voici un petit poème rigolo que certains d'entre vous ont déjà entendu avec une certaine émotion...

Un papa rapluie
Qui me fait un abri
Quand j'ai peur de la nuit.

Un papa ratonnerre
Je ne sais pas quoi faire
Quand il est en colère.

Un papa rasol
Avec qui je m'envole
Quand il rigole.

Un papa tout court
Que je fête en ce jour
Avec tout mon amour.

Pierre Ruaud

D-Day

Vous ne m'en voudrez pas d'utiliser un titre anglais pour ce billet. Je le fais en hommage à tous ces soldats, américains, anglais, canadiens ou venus des quatre coins du Common Wealth, mais aussi français, qui ont donné leur vie en ce jour du 6 juin 1944, pour délivrer la France et l'Europe de la folie nazie.
Et, pour marquer cette date à ma façon, je vous propose ce poème :
Omaha 
Le marbre d'Italie couvre mes petits frères
Ils sont morts au combat, des années en arrière
Leur vie s'est arrêtée, ce maudit jour de juin
C'était la deuxième guerre, et c'est déjà bien loin. 
Jeunesse vertueuse sacrifiant son destin
Jeunesse courageuse venue tendre la main
Au continent soumis brisé par la folie
Au continent meurtri par autant de mépris. 
Des milliers de soldats, armada incroyable
Pour partir à l'assaut de ce mur imprenable
Mais on le savait bien, sur cette plage immense
Premières lignes exposées avaient bien peu de chance. 
Sur la plage d'Omaha votre rêve s'est brisé
Alors mes petits frères qui n'avez plus de mère
Chaque fois que je viens fouler ce cimetière
Retrouvez son amour dans mes yeux embués.
Danielle de Cacqueray-Sevestre

Bonne fête maman !

Quoi de plus simple et de plus doux qu'un poème pour fêter ce jour de fête des mères. Cette année, je vous propose ce texte de Maurice CARÊME...


J'ai de toi une image
Qui ne vit qu'en mon cœur.

Là, tes traits sont si purs

Que tu n'as aucun âge.
Là, tu peux me parler
Sans remuer les lèvres,
Tu peux me regarder
Sans ouvrir les paupières.
Et lorsque le malheur
M'attend sur le chemin,
Je le sais par ton cœur
Qui bat contre le mien.
Maurice Carême (1899 - 1976)

Anomie

Non, pas anémie, ANOMIE !
Connaissiez-vous ce mot ? Honnêtement ? Moi, non.
Et comme toujours dans ce genre de situation, on saute sur son dico et on peut ainsi lire (Larousse en ligne) :
Désorganisation sociale résultant de l'absence de normes communes dans une société.
Introduit en 1893 par Émile Durkheim, ce terme (du grec ἀνομία / anomía, du préfixe ἀ- a- « absence de » et νόμος / nómos « loi, ordre, structure ») est un concept de sociologie. Il caractérise l'état d'une société dont les normes assurant l'ordre social sont devenues inefficaces.

Suivez mon regard...

Poissons

Aujourd'hui nous sommes le 1er avril, le jour du poisson par excellence.
Alors, allons-y, mangeons-en à toutes les sauces ! Car il y a poisson et poisson.


Carpe
Magnifique et délicieux poisson d'eau douce.
Apparaît en outre dans l'expression "muet comme une carpe". Si vous avez déjà entendu un poisson parler, n'en dites rien. On pourrait vous faire enfermer.

Limande
Poisson au corps plat et asymétrique dont les deux yeux se trouvent du même côté.
On comprend aisément pourquoi cette brave représentante des pleuronectidae se retrouve dans l'expression "plate comme une limande". Ce qui ne signifie pas pour autant qu'on est un thon (voir ci-dessous). N'est-ce pas, Jane ?

Maquereau
D'un point de vue culinaire, le plus connu est le maquereau au vin blanc, que l'on appelait au XVIIIe siècle le maquereau en gras.
Désigne aussi un souteneur de péripatéticienne(s).

Menu fretin
Petits poissons que le pêcheur rejette généralement à l'eau.
Désigne aussi des personnes ou des choses sans intérêt.

Morue
Également connue sous le nom de cabillaud. Ah ! la brandade de nos grands-mères !
Ce poisson fraie souvent avec le maquereau (cf. ci-dessus), puisqu'il désigne également une femme qui se livre à la prostitution.

Requin
Poisson qui tient une place particulière dans les mers et notre imaginaire.
Qui a déjà goûté une soupe d'ailerons de requin ?
Désigne également une personne cupide et impitoyable en affaires.

Sardine
À l'huile ou au barbecue, dans les deux cas c'est un régal.
Poisson qui adore la promiscuité, en particulier en boîte.
Juteuse pour certains. N'est-ce pas, Patrick ? http://youtu.be/PA3P1-aSvKQ

Thon
Le thon c'est bon, mais le thon blanc c'est excellent. Ça vous rappelle quelque chose ?
http://www.ina.fr/video/PUB3249389009
Désigne aussi une personne du sexe faible que la nature n'a pas gâtée, selon les canons de beauté en vigueur.

Cette liste n'est pas exhaustive et je vous laisse donc le plaisir de retrouver, dans la langue française, d'autres références aux poissons. En ce premier jour d'avril, c'est de circonstance...

Premier sourire du printemps

 

Premier sourire du printemps

Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d’or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neige
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit. " Printemps, tu peux venir! »

Théophile Gautier
Émaux et Camées

Effeuiller la marguerite

Effeuiller la marguerite : j'ai un faible pour cette expression, apparue au cours du XIXe siècle (et que d'aucuns attribuent à une ancienne croyance normande). Je suis sûr que vous l'avez tous mise en pratique... Voire que vous ne résistez toujours pas au plaisir d'arracher un à un les pétales de la fleur en énonçant les fameux "Il (elle) m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, ..." et que vous continuez de sauter volontairement le "pas du tout" si c'est le dernier pétale.

Ah, je vois deux ou trois coquin(e)s qui se trémoussent sur leur chaise en souriant. Et je sais pourquoi : effeuiller la marguerite a aussi une signification plus... sensuelle. Signification qui nous rappelle que l'effeuillage n'est pas seulement une activité de jardinier. Et là, je vois mes deux ou trois coquin(e)s relire le début de ce billet pour déceler dans mon propos un éventuel sens caché.

Que voulez-vous, c'est l'printemps (comme dirait Léo Ferré ... ou Pierre Perret) !

Bonne fête les amoureux !

Je dédie ce poème de Paul Éluard à tous les amoureux qui passeront par ici...
Et plus particulièrement à ma compagne.



La courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Éluard, Capitale de la douleur (1926)

Bonne année 2023 !

2022 n'est plus. Vive 2023 !
À vous tous, lecteurs de ce blog, et à tous ceux qui vous sont chers, j'adresse mes voeux les plus sincères de bonne et heureuse année.
Et, comme il se doit, voici un petit poème de circonstance que j'aime beaucoup...
Bonne année à toutes les choses,
Au monde, à la mer, aux forêts.
Bonne année à toutes les roses
Que l’hiver prépare en secret.
 
Bonne année à tous ceux qui m’aiment
Et qui m’entendent ici-bas.
Et bonne année aussi, quand même,
À tous ceux qui ne m’aiment pas. 
Rosemonde Gérard (1871-1953)