Orthonet

Dans la série "lorsqu'on tombe sur de bons sites internet, c'est sympa de les partager", en voici un qui mérite de figurer dans vos favoris :

Il a été créé par le Conseil international de la Langue française (Paris). Son but est le suivant :
"[...] traiter toutes les questions sur la langue française, faciliter son emploi, résoudre les difficultés que rencontrent les usagers, francophones ou non, surtout dans l’écrit, les faire bénéficier de notre expérience et d’une documentation sans cesse améliorée."
Personnellement, je m'y réfère régulièrement, et j'en extrait, de temps en temps, des pépites que je vous propose ensuite sur ce blog.

L'écrit de moins en moins maîtrisé à l'école

Voici un dossier, mis en ligne par l'Insee, qui n'a rien de rassurant.
Il s'intitule "L'évolution du nombre d'élèves en difficulté face à l'écrit depuis une dizaine d'années" et  a été écrit par Jeanne-Marie Daussin, Saskia Keskpaik et Thierry Rocher.
Vous pouvez le visualiser et le télécharger (format PDF) en cliquant ICI.

En voici, in extenso, le résumé proposé sur le site de l'Insee :
Depuis une dizaine d'années, le pourcentage d'élèves en difficulté face à l'écrit a augmenté de manière significative et près d'un élève sur cinq est aujourd'hui concerné en début de 6e. Si le niveau de compréhension de l'écrit des élèves moyens n'a pas évolué, la plupart des évaluations témoignent d'une aggravation des difficultés parmi les élèves les plus faibles. Alors que la maîtrise des mécanismes de base de la lecture reste stable, les compétences langagières (orthographe, vocabulaire, syntaxe) sont en baisse, ce qui explique l'aggravation du déficit de compréhension des textes écrits, parmi les élèves les plus faibles. En moyenne, les filles ont de meilleures performances que les garçons dans le domaine de la compréhension de l'écrit ; cet écart s'accroît dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE depuis une dizaine d'années. En France, le statut économique, social et culturel des parents explique aujourd'hui une plus grande part de la variation des scores des élèves qu'en moyenne dans l'ensemble des pays de l'OCDE. C'est dans les collèges en zones d'éducation prioritaire que l'augmentation des difficultés est la plus marquée : près d'un tiers de ces collégiens éprouvent des difficultés face à l'écrit, contre un quart il y a dix ans. Les élèves de ZEP d'aujourd'hui ne sont peut-être pas tout à fait comparables à ceux d'hier, toutefois la composition sociale de ces collèges semble plutôt stable.
L'étude date de 2011, mais a été réactualisée début 2013 pour certaines données.
Elle est dense, parfois un peu difficile à lire, mais particulièrement bien documentée.


Conseils en écriture

Liste découverte par hasard sur la toile. Conseils à appliquer à la lettre, et avec le sourire !


- Faudrait voir que les verbes seraient utilisés correctement.
- Les prépositions, il faudrait éviter de terminer les phrases avec.
- Et ne commencez jamais une phrase avec une conjonction.
- Évitez les métaphores, c'est comme un cheveu sur la soupe.
- De plus, trop de précisions, pourraient, des fois, rendre le discours trop lourd.
- Soyez quand même à peu près précis.
- Les indications entre parenthèses sont (presque toujours) inutiles (même si elles sont pertinentes).
- Attention aux répétitions, il faut éviter les répétitions.
- Ne laissez jamais une phrase en suspens, parce qu'alors...
- Évitez l'utilisation de termes étrangers, spécialement sur les newsgroups.
- Essayez de vous exprimer de façon concise, n'utilisez jamais plus de mots qu'ils n'en faut, en général c'est souvent presque toujours superflu.
- Évitez les abr. inut.
- Jamais de phrases sans verbe ou d'un seul mot. Éliminez.
- Les comparaisons sont comme les lieux communs et devraient être évitées.
- En général, il faut se garder de généraliser.
- Laissez tomber, les virgules, qui ne sont pas nécessaires.
- Utiliser des images fortes à tort et à travers, c'est du génocide.
- Apprenez à quel endroit il faut m'ettre lapostrophe.
- N'utilisez pas trop de points d'exclamations !!!
- "N'utilisez pas de citations", comme disait toujours mon professeur.
- Évitez la vulgarité, b*** de m*** !
- Il faut vraiment qu'il y ait toujours des gens qui posent des questions pour le plaisir d'en poser ?
- On vous a déjà répété des centaines de millions de milliards de fois qu'il ne faut pas exagérer.
- Soyez toujours courtois avec vos interlocuteurs, bande d'andouilles.

À propos ou à-propos ?

Faut-il un trait d'union ou pas ? Trait d'union à propos duquel je vous ai déjà pondu un petit billet (ici). La question se pose donc avec à-propos.

Jetons tout d'abord un œil sur les définitions :

À propos :
a. De façon opportune, au bon moment.
b. locution. Au fait. À propos, vous a-t-elle téléphoné ?
À propos de  : au sujet de.

La forme sans trait d'union se rencontre donc essentiellement dans des expressions comme "à propos de", "mal à propos", ou dans la locution que l'on peut remplacer par "au fait" (sans "e" à "fait" ! Merci)

À-propos :
Nom masculin invariable. Pertinence de l'acte, du geste ; sens de la répartie. Faire preuve d'à-propos.

On fera donc preuve d'à-propos en disant, à propos du trait d'union, qu'il a son importance dans la langue française. Mais cela, vous le saviez déjà...

La désencyclopédie

Si vous ne connaissez pas encore ce site parodique, prenez quelques minutes pour le parcourir.
La page d'accueil annonce clairement la couleur :
"Si vous prenez au sérieux un traître mot de ce qui est écrit sur ce site parodique, vous êtes encore plus con que vous en avez l'air.
Vous pouvez vous en vanter mais ça serait aussi stupide que de lire Libération, de nos jours."
La désencyclopédie

Perles des administrés

Après les perles de l'administration, voici celles des administrés. Et certaines valent le détour... Encore un beau collier à parcourir, perle par perle.
NB : toutes ces perles sont extraites de l'excellent livre de Pierre FERRAN, "Les perles du courrier administratif" - voir le livre sur Amazon.
Les fautes d'orthographe ou de syntaxe sont d'origine certifiée !


J’ai l’avantage de vous avertir que ma belle-mère est incessamment décédée.

Si le type qui a provoquer l’accident vous donne ensuite des coups de poings, est-ce que le constat à l’amiable reste valable, ou non ?

Monsieur le Directeur, mon mari est mort. Dites moi comment le faire sortir de la caisse.

Est-ce que j’ai droit à un congé pour aller enterrer ma belle-mère qui est mourante ? Merci pour me faire ce plaisir.

Suite au passage de votre contrôleur, veuillez m’envoyer un carnet de maternité.

Pour une emboche, il me faudré un estrait de mon casier judiciaire et si possible vierge.

Quand l’huissier a parlé de me saisir, je lui ai interdit de me toucher et c’est en me défendant que mon mari l’a bousculé. A ce moment-là, il a disparu sous le plancher car il était complètement pourri.

Je n’ai pas touché depuis deux mois. Pourquoi que vous laissez ma rente en plan.

Mon mari s’est beaucoup usé le cœur en abusant de courtisane.

Selon vos instructions j’ai donné le jour à deux jumeaux que vous trouverez ci-joint dans l’enveloppe.

Votre histoire de règlement par tranche c’est reculer pour mieux s’ôter le pain de la bouche.

Le journal d'un poilu sur Facebook

Si vous avez un compte Facebook, vous devriez aller voir le profil de Léon VIVIEN, un poilu qui raconte son quotidien sur le front de la Grande Guerre.
Le premier billet est daté du 28 juin 1914, lorsque Léon apprend l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand.
On peut même lire les commentaires postés par ses "amis".
Bien entendu, Léon VIVIEN est un personnage "virtuel", même si on apprend qu'il est né le 10 septembre 1885, qu'il est instituteur et qu'il sera mobilisé en 1915.
Il s'agit en fait d'une création du musée de la Grande Guerre du pays de Meaux (Seine-et-Marne), avec l'appui de l'agence de communication DDB.
Cinq billets (en moyenne) sont publiés chaque jour, et ce jusqu'au 17 mai, accompagnés parfois de photographies et d'images d'archives issues des documents et objets détenus par le musée. C'est vraiment très bien fait.
Une manière très originale de découvrir, surtout pour les plus jeunes, ce conflit meurtrier que fut la Première Guerre mondiale, mais aussi la société française de l'époque. Et le fait d'utiliser le formidable levier qu'est Facebook est tout simplement une idée géniale.
À voir  et à "aimer" !

Écrivain public

Pour en savoir un peu plus sur ce métier, je vous recommande la lecture d'un article du Nouvel Observateur, paru en avril 2008.

Vous pouvez visualiser (et éventuellement télécharger) cet article sur le site de "En toutes lettres".


À vos plumes

Un petit concours d'écriture, ça vous dit ?

Alors en voici un, organisé par le site enviedecrire.com, les Ateliers d’écriture de l’Épure et les éditions de l’Épure sur un thème bien précis : un dimanche à table.
Le texte devra faire entre 400 et 4000 caractères (espaces compris).
Là où ça devient vraiment original, c'est que les 12 textes retenus seront "interprétés" en cuisine par Gil Rosinha, chef du restaurant parisien Des Gars dans la cuisine (72, rue Vieille du Temple), qui créera un plat à partir de chaque texte.
Mais ce n'est pas tout : à l'automne prochain sera édité un livre qui réunira les 12 textes... et les 12 recettes correspondantes. Un livre à lire et à déguster !

Les participants ont jusqu’au 15 mai 2013 à minuit (heure de Paris) pour adresser leur texte sous format pdf à l’adresse e-mail suivante :
concours-litteraire[arobase]enviedecrire.com

Lire également cet article

Perles de l'administration

Ce n'est pas tous les jours que l'administration française nous fait (sou)rire. Voici donc un petit recueil non exhaustif (loin s'en faut !) de perles de l'administration.

- Votre nom de famille doit obligatoirement commencer par les 2 chiffres du département.

- Votre lettre de réclamation a été transmise par erreur à notre service réclamation.

- À compter du 1er septembre, les guichets seront ouverts avant la fermeture.

- Les bureaux de Recette seront ouverts de 9h à 12h et de 14h à 16h, à l'exception des dimanches et jours fériés, du samedi après-midi et de l'après-midi du dernier jour ouvrable précédent le 26 de chacun des onze mois et du dernier jour ouvrable de décembre.

- La nationalité ne peut pas être différente du sexe.

- Joindre impérativement un relevé d'identité bancale.

- Votre dossier est vide de toutes pièces manquantes.

- Veuillez préciser si le sexe de votre conjoint a changé.

- À cause de la période des fêtes, nos services seront fermés du 1er janvier au 31 décembre.

- L'augmentation doit correspondre précisément à une réduction.

- Votre profession n'étant pas référencée, merci de nous en trouver une autre.

- Veuillez préciser si le sexe de votre conjoint a changé.

Age

Comment ça, age est un mot étrange ?
Oui, j'ai bien écrit age... et non âge ! Et l'absence de ce tout petit détail qu'est, pour beaucoup, l'accent circonflexe, fait de ce mot de trois lettres un mot étrange, car peu connu.

Comme d'habitude, jetons un œil dans un dictionnaire :

Age :
n.m. (du francique). Pièce maîtresse longitudinale de la charrue, sur laquelle se fixent le soc et toutes les autres pièces.

Ce mot est si peu connu que si vous le tapez dans votre moteur de recherche préféré, la plupart des réponses vous renverront vers "âge" (essayez en outre dans le Larousse en ligne : vous allez être surpris !).

Tout ça pour (re)dire que l'accentuation est un élément primordial de la langue française, et qu'un simple petit "chapeau" peut changer complètement le sens d'un mot...

Expressions bizarres

Je suis sûr qu'il vous est déjà arrivé d'entendre, ou d'utiliser, des expressions pour le moins étranges, car... inconnues jusque-là. Il suffit pour cela d'utiliser un mot pour un autre, ou encore de mélanger deux expressions pour en créer une nouvelle. Volontairement ou, le plus souvent, involontairement. Le résultat est souvent cocasse et non dénué, parfois, d'une certaine poésie.
En voici quelques exemples, lus ou entendus. Vos contributions sont en outre les bienvenues !
  • Comme une fleur sur la soupe.
  • Monter un bateau dans sa tête.
  • La cerise qui fait déborder le vase.
  • Avoir un bec de canard.
  • S'habiller comme un chien.
  • Retomber sur ses deux oreilles.
  • Il faut remettre les pendules en place.
  • Se fâcher tout cru.
  • Il n’y est pas allé avec le dos de la main morte. 
ps : un grand merci à Alexandra, qui m'a donné involontairement l'idée de ce billet.

Dico du futur

Le Dico du futur est un site créé par Les Propulseurs. Ce dictionnaire très particulier (voir les exemples ci-dessous) regroupe "les mots de demain et après-demain". Les mots en question sont classés par thèmes (métiers, finances, santé, ville, etc.), et vous pouvez même en proposer de nouveaux. C'est plutôt bien vu, et c'est une manière amusante, voire caustique, de jouer avec notre langue...
Exemples de mots que vous pouvez trouver sur le Dico du futur (cliquez sur le lien pour voir l'article en entier) :
Temporiseur :
expert du service à la personne et des données personnelles spécialisé dans la conception et gestion de services permettant de faire économiser du temps à un individu.
(article complet)
Scupidité :
mélange de cupidité et de stupidité qui aboutit à la bêtise collective.
(article complet)
DsKouille :
information dénuée d'intérêt permettant aux journalistes de parler pour ne rien dire.
(article complet)

Ce qui est amusant, dans tout ça, c'est que j'ai découvert ce site quelques heures après avoir lu un article sur un bouquin consacré aux mots oubliés de la langue française (Dictionnaire des mots oubliés, Alain Duchesne et Thierry Leguay, Ed. Larousse, janvier 2013).

Anaphore


Une anaphore est la répétition d'un même mot ou d'une même expression au début d'une phrase (d'un vers) ou d'une proposition.

Tout le monde a encore à l'esprit l'anaphore "hollandienne" : "Moi, président de la République, ...", reprise seize fois par le candidat socialiste lors d'un certain débat, le 02 mai 2012...

Autre exemple, que j'aime bien personnellement : "Paris ! Paris outragée ! Paris brisée ! Paris martyrisée ! Mais Paris, libérée !"

Cette figure de style est souvent employée en littérature, et plus particulièrement dans les poésies. En voici un exemple, parmi bien d'autres :
Adieu tristesse
Bonjour tristesse
Tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime
Paul Éluard

Vous connaissez des exemples sympathiques (drôles, émouvants, pathétiques, ...) d'anaphores ? Faites-en donc profiter les lecteurs de ce blog en les postant dans un commentaire !

La plume à poil

La plume à poil, c'est un blog comme je les aime : bourré d'humour et de talent !

Il est l'oeuvre de Sandrine CAMPESE, à qui l'on doit en outre l'orthotweet (voir ici, mais aussi ce billet).

Bref, sur ce blog, Sandrine "[...] déshabille tous les mots qu’elle croise. Slogans publicitaires, titres de film, étiquettes alimentaires, enseignes commerciales, discours politiques, rien ne lui échappe, surtout pas les répliques de l’Amour est dans le pré !"


Le hareng saur

Le hareng saur
(Charles Cros, 1872)

Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains - sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou - pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle - gros, gros, gros.

Alors il monte à l'échelle - haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu - toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc - nu, nu, nu.

Il laisse aller le marteau - qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle - longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur - sec, sec, sec.

Il redescend de l'échelle - haute, haute, haute,
L'emporte avec le marteau - lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s'en va ailleurs - loin, loin, loin.

Et, depuis, le hareng saur - sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle - longue, longue, longue,
Très lentement se balance - toujours, toujours, toujours.

J'ai composé cette histoire - simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens - graves, graves, graves,
Et amuser les enfants - petits, petits, petits.

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En savoir plus sur ce poème : Le hareng saur - Wikipédia (vous y trouverez même des conseils sur la façon de "dire" ce texte)

Vous prendrez bien une petite part de quiz

Les Éditions de l’Opportun organisent, pour la troisième fois, le concours des Timbrés de l’orthographe, dont les finales régionales ont eu lieu le 6 avril dernier dans 23 villes de France.
Pour participer à ces finales, il fallait passer un test de sélection, sous la forme d'un questionnaire à choix multiple, dont vous pourrez retrouver l'intégralité (30 questions et leurs réponses) en suivant le lien proposé à la fin de ce billet.
J'en ai extrait dix questions et vous propose donc le petit quiz qui suit (et hop, une petite paronomase en passant). Les réponses, comme déjà précisé, sont accessibles en cliquant sur le lien en fin d'article. Pour vous y retrouver plus facilement, j'ai conservé le numéro d'origine des questions.


3. Comment s’appelle le registre auquel appartiennent les mots bouffer, costaud ou foutu ?
□ le registre familier  □ le registre rigolo  □ le registre soutenu

9. Parmi ces affirmations concernant les verbes du 2e groupe, laquelle ou lesquelles sont vraies ?
□ À la 1re personne du pluriel du présent de l’indicatif, ils se terminent par -issons.
□ Leur infinitif se termine par -ir.
□ Leur participe passé se termine par -it

11. Parmi ces mots, lequel n’est pas une préposition ?
□ avec □ bien □ chez □ dans

15. Combien de temps compte le mode impératif ?
□ 1 □ 2 □ 3 □ 4

17. La phrase « Sais-tu si il est déjà parti ? » est correcte.
□ vrai □ faux

22. Laquelle de ces phrases est correctement écrite ?
□ Elle ne se serait jamais permise cela.
□ Elle ne se serait jamais permise celà.
□ Elle ne se serait jamais permis cela.
□ Elle ne se serait jamais permis celà.

23. Parmi ces noms, lesquels sont masculins ?
□ antidote  □ colchique  □ coriandre  □ nacre

27. Retrouver le ou les verbes qui ne peuvent pas être verbes d’état.
□ être  □ avoir  □ rester  □ demeurer

29. La phrase « Mais où est donc Ornicar ? » permet de retenir la liste :
□ des conjonctions de subordination
□ des conjonctions de coordination
□ des prépositions
□ des adverbes de liaison

30. Le nom maroquin et son dérivé maroquinerie viennent du nom propre Maroc.
□ vrai  □ faux


Le test complet (avec les bonnes réponses)

Bayer aux corneilles

Vous savez tous ce que signifie cette expression, bien sûr. Son intérêt se trouve dans l'orthographe du verbe : "bayer"... Et non "bâiller". Là, en revanche, je pense que certains d'entre vous ignoraient cette subtile différence.

Bayer signifie, en vieux français, avoir la bouche ouverte.
Bâiller, du latin bataculare (tenir la bouche ouverte), c'est prendre une inspiration involontaire en ouvrant la bouche. Ce n'est donc pas vraiment la même chose que bayer, mais la méprise est compréhensible.

Quant aux corneilles, il y a plusieurs explications. Le mot pourrait être une déformation de "cornouille", le fruit du cornouiller. Mais  il pourrait aussi s'agir tout simplement de l'oiseau (au XVIIe siècle, on disait "Bayer aux grues"). Bref, quelque chose de futile...

Allez, on finit sur une petite citation littéraire :
"La plupart des gens de province ne se rendent évidemment pas un compte exact des procédés que les gens illustres emploient pour mettre leur cravate, marcher sur le boulevard, bayer aux corneilles ou manger une côtelette."
Honoré de Balzac, Modeste Mignon

La cédille

Pauvre cédille, si souvent négligée ! À peine lisible chez certains, oubliée chez d'autres, quand elle n'est pas placée à tort et à travers...

Vous pensez que j'exagère ? Eh bien tapez "merçi" ou "içi" dans votre moteur de recherche préféré, juste pour voir le nombre de réponses que vous allez obtenir.

Quant à la trouver sous un "C" commençant une phrase (Ça, par exemple)... Mais j'y reviendrai en fin de billet.

Petits rappels :
- Le terme « cédille » provient de l’espagnol cerilla, puis cedilla, qui signifie "petit z".
- La cédille est un signe diacritique qui se place sous la lettre c pour lui donner la prononciation [s] devant a, o, u. Donc, si la lettre c est suivie des lettres e, i, y, il ne peut y avoir de cédille sous le c.
Facile à retenir, non ?

Pour terminer, j'enfourche de nouveau mon cheval de bataille préféré : le respect des majuscules accentuées en français. Même si la cédille n'est pas à proprement parler un accent, il n'en reste pas moins vrai qu'on écrira Ça, et non Ca.
Et là, évidemment, le problème du clavier d'ordinateur vient se dresser tel un obstacle infranchissable (à moins de disposer d'un MAC dont les claviers permettent de taper directement les majuscules spéciales et accentuées). Comprenant votre désarroi, je vous indique donc la formule magique qui vous sortira de ce mauvais pas (sur un clavier classique) :
appuyez sur la touche [Alt] (à côté de la barre ESPACE) puis tapez 0199 (en maintenant la touche ALT enfoncée).
Ça marche à peu près correctement dans un logiciel de traitement de texte sous Windows.
Vous pouvez aussi "forcer" votre logiciel à placer une majuscule en début de phrase (manipulation simple, en outre cette option est souvent activée par défaut).
Dans les autres cas (formulaire de saisie, zone de texte dans un forum, par exemple), il ne vous reste que l'option de l'insertion d'un caractère spécial si la combinaison de touches [ALT] + 0199 ne fonctionne pas (essayez aussi [ALT] + 128).

Ouigo ?

Ouigo : (du fr. oui et de l'ang. go ?) ; nom ni masculin, ni féminin, a priori invariable, désignant un service de voyage caractérisé par son prix modéré et son confort réduit au minimum.

Terme barbare inventé par la Société nationale des chemins de fers français (SNCF), entreprise publique française qui s'affranchit de fait de la loi Toubon (loi nº 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française).
Phonétiquement, ce terme peut être compris comme une phrase anglaise, "we go", qui peut être traduite par "nous allons", ce qui, dans les deux langues, ne veut pas dire grand-chose. L'autre interprétation possible serait que le "oui" aurait une connotation très positive (il ne manquerait qu'un point d'exclamation, du genre "Oui!go" ou "Oui!Go!") en opposition à "non". Le contraire de "ouigo" pourrait alors être "nonpasgo". Quant au "go", il pourrait s'agir de la locution adverbiale (de gober), signifiant sans préparation, directement, ou encore sans façon, sans cérémonie. Tant il est vrai que le voyage dans ce type de train se fait "sans chichi". À moins qu'il ne s'agisse d'une référence malicieuse au jeu de GO, jeu de stratégie d'origine chinoise, consistant à entourer les pions de l'adversaire. Les sièges dans les rames de train "Ouigo" étant disposés par rangées de 3, il y aurait alors une allusion à un éventuel aspect ludique dans le placement des passagers (une fille entre deux garçons, ou l'inverse, ou encore un djeun' entre deux quinquas, par exemple).
Une dernière explication, non validée par les spécialistes de la langue franglaise, est que "Ouigo" serait une contraction phonétique de "we, gogos", donc "wego", donc "ouigo". Le "we" désignerait donc les passagers du train, et "go" (pour "gogos") aussi d'ailleurs.

Autre remarque, aussi futile que tout ce qui précède (mais enfin, si vous avez lu ce billet jusqu'à ce point, vous pouvez bien faire l'effort d'aller jusqu'au bout. Merci) : en jouant un peu avec les lettres, on peut en outre déplacer le "i" et obtenir "iougo". Je vous laisse le plaisir (si vous n'avez rien d'autre à faire) de reprendre cet article, en l'adaptant, à partir de "Phonétiquement, ...".

Aboli bibelot d'inanité sonore...

Un peu de pub !

Aujourd'hui, et il n'y a pas de mal à se faire du bien, je m'offre cet espace pour me faire un peu de publicité.
Je rappelle donc que vous pouvez découvrir l'ensemble de mes prestations d'écrivain public sur
Faites passer...
Merci !

Concours vidéo autour de l'orthographe

Voici un concours plutôt original sur le thème de l'orthographe :
le Projet Voltaire organise, du 25 mars au 24 mai 2013 un concours VIDÉO, ouvert à tous. Il s'agit de réaliser une vidéo avec son smartphone sur le thème "deux minutes de bonheur avec l'orthographe".
Tous les renseignements concernant ce concours sont consultables sur le site officiel du Projet Voltaire (dont je reparlerai un de ces jours).

Quand un prof gazouille


Si vous êtes un utilisateur de Twitter, je vous conseille d'ajouter dans vos abonnements @Petit_Prof.
Derrière ce pseudo Twitter se "cache" une prof de français d'un collège du nord de Paris. La description de son profil est sobre : "Un prof, des élèves. No routine". Tout est dit.
C'est drôle, parfois inquiétant mais souvent attendrissant, et c'est du vécu, à chaud de surcroît.
Dans ses tweets, elle brosse en quelques mots (140 max, évidemment !) des portraits d'élèves, de parents mais aussi de collègues, des situations dans lesquelles la plupart des profs de France et de Navarre se reconnaîtront. On est loin ici des débats actuels qui agitent le monde de l'Éducation nationale et nos politiques. C'est la vie quotidienne d'une prof, avec ses joies, ses peines, et surtout la passion d'un métier chevillé au corps.
Pour info, hier soir, l'émission Des Clics et des Claques sur Europe 1 avait pour thème "profs et réseaux sociaux".
Bien. Et si vous n'avez pas encore de compte Twitter, voici une bonne raison de vous lancer !

Poisson d'avril

Pas de poisson dans ce billet consacré au poisson d'avril. Enfin, je ne crois pas...

Je ne vais pas vous faire un cours sur les origines éventuelles de cette tradition qui a le mérite, au moins, d'égayer ce premier jour d'avril. Tous, ou presque, allez guetter le canular, traquer l'info fantaisiste, passer de temps en temps votre main dans le dos, au cas où... Vous serez plus attentifs que jamais à ce que vous raconteront vos amis, collègues, proches... Et pour certains d'entre vous, ce sera la seule fois dans l'année. Tenez, il y a un an de cela, vous aviez entre les mains les programmes des divers candidats à l'élection présidentielle. Tous des poissons d'avril avant ou après l'heure ! La loi électorale devrait d'ailleurs obliger les candidats à distribuer leur profession de foi le 1er avril : les gens les liraient forcément d'un oeil plus attentif... Et y trouveraient inévitablement beaucoup de poissons. Pas très frais certes, et nettement moins drôles que ceux que vous découvrirez aujourd'hui.

Bref, si vous voulez en savoir plus sur cette tradition, vous pouvez toujours vous rabattre vers l'article de Wikipédia (à prendre avec des pincettes, donc). Vous pourrez également retrouver une liste, assez exhaustive, des poissons d'avril les plus marquants de ces cinquante dernières années, et ce toujours sur Wikipédia.

Pour finir ce billet sur une note plus littéraire, je ne résiste pas au plaisir de vous proposer un autre lien, qui vous permettra d'écouter (gratuitement) trois poissons d'avril d'Alphonse ALLAIS, qui ne manquait jamais ce rendez-vous annuel !

Cerise sur le poisson, ce texte de Mallarmé :

Boutades 11, Poisson d'Avril
(écrit des dames de Nevers à Dadé)

À Dadé

Te souviens-tu de ce doux soir
Sans lune?
Tu disais, baisant mon oeil noir:
"Ma brune,

"Ton haleine est un doux parfum !
"Je t'aime !
"Sur tes charmes je ferais un 
"Poème !"

Je contemplais ton col vermeil
Beau cygne !
Et ta flamme dont le soleil
N'est digne !

Je voyais tes ris gracieux,
Heureuse !
Je songeais aux anges, aux cieux
Rêveuse !

Ah! son amour est-il d'airain ?
Pensais-je.
Et dormirai-je sur son sein
De neige ?

Posant tes lèvres sur mon coeur
En flamme,
Inonderas-tu de bonheur
Mon âme ?

- Le soir avant de reposer
Je pleure
Pensant que peut-être un baiser
T'effleure !

Un baiser qui n'est pas de moi
Oh ! vite
Assure à mon coeur qu'il est roi !
Médite,

Oh ! médite un soir de printemps
Bien sombre !
Un soir qui prête à deux amants
Son ombre !

Pour puiser joyeuse à ton sein
L'ivresse !
Pour qu'encor sur ton coeur ta main
Me presse !

1er avril 1959