Saint Nicolas

Aujourd'hui, c'est la Saint Nicolas. Vous savez, ce grand bonhomme tout de rouge vêtu, avec une grande barbe blanche, qui vient distribuer des cadeaux aux enfants.
Ah, ça vous rappelle quelqu'un d'autre ?
Pour en savoir plus, je vous recommande ce site, dont j'ai tiré le petit texte qui suit :



Saint Nicolas mon bon patron,
Apportez moi des macarons,
Des biscuits pour les p'tites filles,
Des marrons pour les garçons,
Des mirabelles pour les d'moiselles,
De beaux rubans pour les mamans,
Du tabac pour les papas,
Des lunettes pour les grands pères,
Des halettes pour les grands mères,
Un pot de fleurs pour ma chère soeur,
Un baiser pour mon petit coeur.
Lire aussi :

Citation de Charles de Gaulle


Tout homme qui écrit - et qui écrit bien - sert la France.
Charles de Gaulle 
(22 novembre 1890 - 9 novembre 1970)

Cancérigène ou cancérogène ?

Alors que se termine le mois de mobilisation contre le cancer du sein (Octobre Rose), permettez-moi de m'attarder un instant sur un petit problème de vocabulaire (bien futile au regard du contexte de cet article, certes) :
doit-on dire cancérigène ou cancérogène ? L'un des deux est-il incorrect ?

Eh bien, les deux sont bons. Honneur aux anciens, diront certains : cancérigène serait donc plus correct (c'est possible, ça ?) que cancérogène, parce que plus ancien. Pourquoi pas. Chacun verra midi à sa porte à ce propos. Personnellement, je préfère le premier, parce qu'il "sonne mieux" à l'oreille.

Sinon, si vous voulez vraiment en épater plus d'un, vous pouvez toujours remplacer ces deux mots par carcinogène ou, plus fort encore, oncogène.

Et une petite pensée pour tous ceux qui luttent contre cette maladie...

Hommage aux femmes de militaires

Parce qu'elles le méritent bien...


Le Bon Dieu était en train de créer un modèle de femme de militaire et en était à son sixième jour de travail supplémentaire, quand un ange apparut.
Il dit :
― Seigneur, il semble que vous avez là beaucoup de soucis. Qu'est-ce qui ne va pas avec ce modèle ?
― Avez-vous vu les instructions concernant cette commande ? répondit le Seigneur. Cette femme doit être totalement indépendante, posséder les qualités à la fois du père et de la mère, être une parfaite hôtesse pour quatre invités comme pour quarante, et ce avec une heure de préavis, parer à toute urgence sans manuel, être capable de poursuivre ses activités allègrement même si elle est enceinte et grippée, vouloir bien déménager dans un nouvel endroit dix fois en dix-sept ans, et surtout avoir quatre bras.
L'ange secoua la tête.
― Quatre bras ! Impossible !
Le Seigneur poursuivit :
― Ne vous en faites pas, nous ferons d'autres femmes de militaires pour l'aider. Et nous la doterons d'un cœur énorme pour qu'il puisse se gonfler de fierté au récit des exploits de son mari, supporter la douleur des séparations, continuer à se battre régulièrement quand elle est débordée ou fatiguée, et assez grand pour dire "je comprends », même si elle ne comprend pas et dire "je t'aime" sans réserve.
― Seigneur, dit l'ange en lui touchant le bras doucement, allez vous coucher et prenez un peu de repos, vous pourrez terminer demain.
― Je ne peux pas m'arrêter maintenant, dit le Seigneur. Je suis si près de réussir à créer quelque chose d'unique. Déjà ce type de femme se guérit toute seule quand elle est malade, peut héberger six invités imprévus pour le week-end, dire au revoir à son mari sur un quai, sur une piste ou dans une gare, et comprendre pourquoi il est important qu'il parte.
L'ange fit le tour du modèle, du modèle de femme de militaire, l'examina de près et soupira :
― Elle a l'air bien, mais elle semble fragile.
― Elle a l'air peut-être fragile, répliqua le Seigneur, mais elle possède la force du lion ! Vous n'imaginez pas tout ce qu'elle est capable d'endurer.
Finalement l'ange se pencha et fit glisser son doigt sur la joue de la création de Dieu.
― Il y a une fuite, annonça-t-il, et je ne suis pas surpris qu'il y ait une fissure, vous essayez d'en mettre tant dans ce modèle !
Le Seigneur parut offensé par le manque de confiance de l'ange :
― Ce que vous voyez là n'est pas une fuite, mais une larme.
― Une larme ! Pourquoi donc ? demanda l'ange.
Le Seigneur répondit :
― C'est pour la joie, la tristesse, la douleur, la déception, la solitude, la fierté, et c'est une dédicace à toutes les valeurs auxquelles son mari et elle-même sont attachés.
― Vous êtes un génie ! s'exclama l'ange.
Le Seigneur parut embarrassé :
― Ce n'est pas moi qui l'ait mise là, dit-il...

Avis de recherche

(Article déjà publié le 31 mars 2014)

J'ai répertorié sur ce blog, sous forme d'une liste non exhaustive (que vous pouvez visualiser ici), les anniversaires d'hommes et de femmes de lettres francophones.
Cette liste s'enrichit au fil des jours.
Toutefois, il m'arrive de ne pas trouver les renseignements voulus pour certaines personnes. C'est pourquoi je fais appel à vous, fidèles lecteurs, pour m'aider à combler ces quelques lacunes. Vous trouverez donc, ci-dessous, une petite liste de personnes dont je ne connais pas les dates de naissance et/ou de décès.
Si vous pouvez m'aider, merci de laisser un commentaire ou de m'envoyer votre contribution par email (didierbibard[@]me.com).
Si, en outre, vous notez l'absence, dans la liste générale, de personnes qui devraient y figurer, je suis preneur !

Liste des anniversaires inconnus mise à jour le 20 octobre 2014 :

Nelly Alard
Christian Authier (1969) ajouté le 20 octobre 2014
Sigrid Baffert (1972) ajouté le 20 octobre 2014
Sophie Bassignac (1960)
Delphine Bertholon (1976) ajouté le 20 octobre 2014
Julien Blanc-Gras (1976)
Alain Borer (1949) ajouté le 20 octobre 2014
Bernard Chambaz
Françoise Cloarec
Caroline De Mulder (1976) ajouté le 20 octobre 2014
Jean-Michel Delacomptée
Grégoire Delacourt (1960)
Joël Egloff (1970) ajouté le 20 octobre 2014
François d'Épenoux (1963) ajouté le 20 octobre 2014
Jean-Marcel Erres (1971) ajouté le 20 octobre 2014
Frederika Amalia Finkelstein ajouté le 20 octobre 2014
Alix Girot de l'Ain
Valentine Goby
Anne Godard (1971) ajouté le 20 octobre 2014
Yannick Grannec
Faïza Guène
Claire Guézengar, ? 1972 - 15 février 2014
Lyane Guillaume ajouté le 20 octobre 2014
Daniel Lacotte
Grégoire Lacroix
Lola Lafon
Gilles Lapouge (1923) ajouté le 7 avril 2014
Yahn Le Fur (1965) ajouté le 7 avril 2014
Béatrice Leca (1970) ajouté le 20 octobre 2014
Pierre-Yves Leprince (1940) ajouté le 20 octobre 2014
Véronik Leray
Édouard Louis
Franck Maubert (1955) ajouté le 20 octobre 2014
Mathias Menegoz (1968) ajouté le 20 octobre 2014
Claude Merle (1938) ajouté le 20 octobre 2014
Vincent Message (1983) ajouté le 20 octobre 2014
Isabelle Monnin
Valérie Mréjen (1969) ajouté le 20 octobre 2014
Thomas Paris (1970) ajouté le 20 octobre 2014
Jean-Claude Perrier (1957) ajouté le 20 octobre 2014
Anne Plantagenet
Pierre Rabhi (1938)
Yves Ravey
Lydie Salvayre (1948) ajouté le 20 octobre 2014
Jocelyne Saucier
Ludovic Séant (1978) ajouté le 20 octobre 2014
Miriam Silesu, ? 1975 - ? 1999 ajouté le 20 octobre 2014
Benoît Séverac (1966) ajouté le 7 avril 2014
Laurence Tardieu (1976)
Myriam Thibault (1993) ajouté le 20 octobre 2014
Chantal Thomas (1945)
Antonin Varenne (1973) ajouté le 20 octobre 2014
Frédéric Verger
Paul Vincensini
Arnaud Viviant (1964)

50 000

Oui, je suis encore vivant !
Un petit passage pour vous remercier de votre fidélité car, bien que n'ayant publié aucun nouveau billet depuis début septembre, la fréquentation du site ne faiblit pas pour autant.
Et c'est ainsi que la barre des 50 000 pages vues a été franchie ce jour...
Merci !

C'est la rentrée !

Et voilà. Toute chose a une fin, y compris les vacances.

J'espère que vous en avez tous bien profité. Je souhaite donc une bonne rentrée aux professeurs d'abord (c'est aujourd'hui !), aux élèves ensuite (à partir de demain)... Haut les cœurs !

Ce blog était plus ou moins parti en vacances, lui aussi. Une pause bienvenue, à tous points de vue...
On a coutume d'attendre le début d'une nouvelle année pour prendre de grandes résolutions. La "rentrée" est aussi un moment propice. Peut-être parce que les congés, l'été, le changement de vie et d'activités souvent lié à cette période font qu'on prend un peu de recul avec les choses.

J'ai donc décidé, le 28 août très précisément, de disparaître (momentanément ?) des réseaux sociaux, dont Facebook où je sévis depuis près de dix ans. L'oiseau bleu se passera lui aussi de moi. Et mon petit doigt me dit que le monde numérique continuera de tourner sans aucun souci !

Drôle d'initiative, n'est-ce pas ? C'est en tout cas ce que je me suis dit lorsque j'ai commencé à ressentir cette envie de prise de recul vis-à-vis de ma vie "sociale" sur internet. Et pourquoi pas ? Je raconterai à celles et ceux d'entre vous que j'aurai le plaisir de rencontrer dans la VRAIE vie ce que ça fait d'être sevré de Facebook et Twitter !

Ce blog va s'arrêter, lui aussi. Ceci en est d'ailleurs le dernier billet. Je vais toutefois le laisser en ligne : les 517 articles publiés depuis février 2013 resteront donc disponibles à la lecture. Et puis, sait-on jamais, il me prendra peut-être l'envie, un jour, de le relancer. Un peu comme un ancien fumeur qui s'en grille une après six mois d'abstinence...

J'ai pris beaucoup (trop ?) de plaisir à remplir ce "Cahier de français" pendant un an et demi. C'était mon petit exercice d'écriture quotidien. Je vais continuer d'écrire, certes, mais autrement. Et pour moi. Quel égoïste je fais !

Merci pour votre fidélité et vos encouragements.

Et bonne rentrée à tous !

Les écoliers

Eh oui, c'est déjà la fin des vacances. Dès lundi, on reprend le chemin de l'école !
Voici donc un poème de circonstance, quoique un peu désuet, de Maurice FOMBEURE (1906-1981) :

Les écoliers

Sur la route couleur de sable,
En capuchon noir et pointu,
Le “moyen”, le “bon”, le “passable”
Vont à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.

Ils ont dans leur plumier des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.

Ils ont la ruse et la paresse
Mais l'innocence et la fraîcheur
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur,
Et des vraies fleurs pour la maîtresse.
Puis les voilà tous à s'asseoir.

Dans l'école crépie de lune
On les enferme jusqu'au soir,
Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir !

Pour un art poétique

Raymond Queneau, vous connaissez ? Ce romancier et poète, cofondateur du groupe littéraire Oulipo, nous a laissé quelques textes poétiques qui sortent parfois sérieusement des sentiers battus. En voici un exemple (je vous en proposerai un autre très bientôt) :

Pour un art poétique

Prenez un mot prenez en deux
faites les cuir’ comme des oeufs
prenez un petit bout de sens
puis un grand morceau d’innocence
faites chauffer à petit feu
au petit feu de la technique
versez la sauce énigmatique
saupoudrez de quelques étoiles
poivrez et mettez les voiles
Où voulez vous donc en venir ?
À écrire Vraiment ? À écrire ?

Citation de Louis Calaferte

Il n'y a pas de mesure à la mesure des mots. Il ne viendrait à personne l'idée de mettre un frein à la clarté nue de midi en été. Les mots. Silex et diamant.
Louis CALAFERTE

Le chat et l'oiseau

En ce beau lundi du mois d'août, je vous propose ce poème pour lequel j'ai eu un coup de cœur. Le connaissez-vous ?

Le chat et l’oiseau

Un village écoute désolé
Le chant d’un oiseau blessé
C’est le seul oiseau du village
Et c’est le seul chat du village
Qui l’a à moitié dévoré
Et l’oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner et de se lécher le museau
Et le village fait à l’oiseau de merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l’oiseau allongé
Porté par une petite fille qui n’arrête pas de pleurer
Si j’avais su que ça ferait tant de peine
Lui dit le chat
Je l’aurais mangé tout entier
Et puis je t’aurais raconté que je l’avais vu s’envoler
S’envoler jusqu’au bout du monde
Là-bas, c’est tellement loin que jamais on n’en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets
Il ne faut jamais faire les choses à moitié.

Jacques PRÉVERT

Toujours et Jamais

Ce petit poème met en scène... deux mots. Et pourquoi pas ?

Toujours et Jamais

Toujours et Jamais étaient toujours ensemble et ne se quittaient jamais.
On les rencontrait dans toutes les foires.
On les voyait le soir traverser le village sur un tandem.
Toujours guidait
Jamais pédalait
C’est du moins ce qu’on supposait…
Ils avaient tous les deux une jolie casquette.
L’une était noire à carreaux blancs
L’autre blanche à carreaux noirs
A cela on aurait pu les reconnaître
Mais ils passaient toujours le soir
et avec la vitesse…
Certains d’ailleurs les soupçonnaient
Non sans raison peut-être
D’échanger certains soirs leur casquette
Une autre particularité
Aurait dû les distinguer
L’un disait toujours bonjour
L’autre toujours bonsoir
Mais on ne sut jamais
Si c’était Toujours qui disait bonjour
Ou Jamais qui disait bonsoir
Car entre eux ils s’appelaient toujours
Monsieur Albert Monsieur Octave

Paul VINCENSINI

Citation de Michèle Mailhot


L'écriture, toute écriture, reste une audace et un courage. Et représente un énorme travail.
Michèle MAILHOT, La Vie arrachée

En Arles

Le nom de ce poète, Paul-Jean TOULET (1867-1920), ne vous dit peut-être pas grand-chose. Il fut pourtant le chef de file de l'école fantaisiste, née en 1912. En voici un texte :


En Arles

Dans Arles, où sont les Aliscams,
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd ;

Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c'est d'amour,
Au bord des tombes.

Citation de Sylvie Germain

Écrire, c'est tâter le monde. Essayer d'en tester la peau, la dureté, la tendresse. L'écriture est un des moyens de tâtonnements du monde. 
Sylvie GERMAIN
Version image

Liberté

Liberté, Égalité, Fraternité. Telle est la devise de la République française. Nous avons fêté le 14 Juillet il y a deux semaines à peine, il est donc encore de circonstance de vous proposer ce célèbre poème de Paul ÉLUARD, écrit en 1942.


Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté

Michel Audiard

Le 27 juillet 1985, Michel AUDIARD nous quittait, à l'âge de 65 ans...
En guise d'hommage, voici quelques répliques, qui viennent s'ajouter à celles que j'avais déjà citées dans le billet du 3 juin 2013.

Il y en a sept. Vous pourrez ainsi en servir une par jour, à l'apéro, la semaine prochaine...

Il y a sûrement un rapport de cause à effet entre la multiplication des chaînes et la prolifération des glands. 
Il ne manquerait plus que je me laisse insulter par un grossier !
Avec une grande gueule et une petite tête, mieux vaut éviter de porter le chapeau.
L’imbécile est au crétin ce que la cornemuse est au biniou : ils ne manquent pas d’air.
À un tel niveau de perfection, la connerie touche au divin. On a du mal à y croire.
Face à la brute épaisse qui en tient une couche, la persuasion passe par l’artillerie lourde.
Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute.

Citation de Morgan Sportès

Étrange est l'équilibre qui s'établit entre la page blanche, la machine à écrire, le corps, l'esprit, secrète osmose, jeu de vases communicants, alchimie. 
Morgan SPORTÈS

Je connais

Le 22 mars dernier, je vous avais déjà proposé un texte de Jacques Meunier. En voici un autre.

Je connais 
Je connais un philosophe
qui a tout l'air d'un maître d'hôtel
pour restaurant végétarien 
je connais un pilote d'avion
qui est con
comme un gardien de parking 
je connais quelqu'un
qui a dans la tête
des petits pois extra-fins 
je connais un jeune escabeau
qui se prend pour un bel escalier 
je connais une allumeuse
qui est devenue pyromane
en vieillissant 
je connais un arriviste
qui est mort avant d'avoir écrit
son curriculum vitæ 
je connais un type
qui collectionne les rétroviseurs
et qui ne supporte pas les idées politiques
de son chien 
je connais une sirène suicidaire
amoureuse d'un poissonnier 
je connais un pompiste
qui a bien rempli sa vie
et qui ne s'en plaint pas 
je connais un crétin
qui connaît des tas de gens connus
et c'est là son principal défaut :
des autres il est imbu

Citation d'Hélène Ouvrard

Il faut sans cesse et sans cesse passer par toutes les étapes de la désillusion, se retrouver seul et toucher le fond de sa détresse. Choisir le difficile, l'impossible, la nuit, ce qui n'est pas dit. Écrire est à ce prix − vivre aussi.
Hélène OUVRARD

La Marseillaise

En ce jour de fête nationale, quoi de plus naturel que de vous proposer le texte intégral de notre hymne national...




LA  MARSEILLAISE


1er couplet

Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé ! (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes !

Refrain

Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur...
Abreuve nos sillons !

2

Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !

3

Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

4

Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produira de nouveaux
Contre vous tout prêts à se battre.

5

Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
À regret, s'armant contre nous ! (bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

6

Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

7 et 8 (dits "couplets des enfants")

Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière,
Et la trace de leurs vertus, (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre,
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil,
De les venger ou de les suivre.

Enfants, que l'Honneur, la Patrie
Fassent l'objet de tous nos vœux !
Ayons toujours l'âme nourrie
Des feux qu'ils inspirent tous deux. (bis)
Soyons unis ! Tout est possible ;
Nos vils ennemis tomberont,
Alors les Français cesseront
De chanter ce refrain terrible :


NB: le septième couplet, dont l'auteur reste à ce jour inconnu, aurait été ajouté en 1792. Pour le huitième (trouvé sur le site de l'Assemblée Nationale), je n'en connais pas l'origine. A-t-il été créé en même temps que le septième ? Ajouté plus tard ?...

Citation de Léon Tolstoï

Il ne faut écrire qu'au moment où chaque fois que tu trempes ta plume dans l'encre un morceau de ta chair reste dans l'encrier. 
Léon TOLSTOÏ

Le blog part en vacances !

Chers lecteurs,
Parce que tout le monde a besoin de respirer, vous comme moi, le blog va prendre quelques semaines de vacances.
À compter de ce jour, et jusqu'au 31 août, je ne posterai que deux billets par semaine, le lundi et le jeudi. Il s'agira essentiellement de citations et de poèmes.
Il pourra toutefois y avoir quelques exceptions à ces règles...
Sur ce, je vous souhaite de passer un bel été !



Bons mots (3)


Ultime extrait de L'aimable compagnon - Nouveau recueil de bons mots, de fines saillies, de réparties spirituelles, d'historiettes et d'anecdotes plaisantes, naïvetés, menus propos, etc. Montréal. 1899.
Consultable en ligne ici.
Et ça vaut le détour !



Un voyageur de commerce, ayant parcouru une partie de la France et de l'étranger, a rapporté les objets suivants :
 un habit taché de Grèce,
 un pantalon de boue de Bougie,
 une paire de souliers à double semelle de Liège,
 un mouchoir de Tulle,
 une tabatière de Bone,
 une boîte de Gand,
 un pistolet de Tyr,
 une bouteille de Rome,
 une chaise de Cannes,
 un pot de Gray,
 un couvert d'Etain,
 un collier de Rennes,
 une échelle de Moulins,
 une culotte de Pau,
 un bonnet de Nuits,
 un lit de Caen,
 un livre de Metz,
 un pâté de Foix,
 un sac de pastilles de Mantes,
 une malle pleine de Romans, laquelle était arrivée vide de Sens.

Brise marine

Samedi, c'est récitation !
Voici un texte de Stéphane MALLARMÉ dont vous connaissez très certainement le premier vers.
Une invitation au voyage (et à l'inspiration) en ce début de vacances estivales... Bon week-end à tous !


Brise Marine

La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres 
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux ! 
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux 
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe 
Ô nuits! ni la clarté déserte de ma lampe 
Sur le vide papier que la blancheur défend 
Et ni la jeune femme allaitant son enfant. 
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, 
Lève l'ancre pour une exotique nature ! 
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, 
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs ! 
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages 
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages 
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots... 
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!

Arty

Connaissez-vous le mot arty ?
Inutile de vous jeter sur Julie ou Bob, il n'existe pas en français. C'est de l'anglais qui veut dire, grosso modo, de style bohème, ou prétentieux.
Oui mais chez le bobo moyen français, il a une connotation, comment dire, chic, clââsse, chébran quoi !
Vous le trouverez souvent dans Télérama (ah tiens, ça alors !), qui en use et en abuse au point que c'en est ridicule. Et si vous ne me croyez pas, tapez donc dans votre moteur de recherche préféré ces deux mots : télérama et arty...
Bref, mot pas beau et ridicule à oublier.

Citation de Hafid Aggoune

J'écris pour fabriquer mon propre corps, ma véritable présence au monde. Toute mon existence est à la recherche de ce lieu habitable, un monde viable, ma langue le livre. 
Hafid AGGOUNE

Être (ou pas) en odeur de sainteté

Être, ou ne pas être, en odeur de sainteté. Telle pourrait être la question du jour.
Au fait, d'où vient cette expression ?
Apparue au XVIIe siècle, il fallait la prendre, à l'origine, au sens propre : la croyance voulait que les saints, à leur mort, dégageaient une odeur agréable et suave qui permettait de les distinguer du commun des mortels. Odeur ayant déjà, en outre, le sens d'avoir bonne ou mauvaise réputation, la signification imagée de l'expression vint très naturellement.
Ne pas être en odeur de sainteté signifie donc, tout simplement, être mal vu (d'une personne, d'un groupe, ...).

L'argent n'a pas d'odeur, paraît-il. Pourtant, si vous êtes fauché, vous ne serez pas en odeur de sainteté auprès de votre banquier. À méditer.

Ne pas confondre : rapetisser et rapetasser

Entre rapetisser et rapetasser, il n'y a jamais qu'une voyelle de différence. Mais tout un monde quant à la signification.

On ne va pas s'appesantir sur le sens de rapetisser. Quoique. Rappelons tout de même qu'il y a deux verbes rapetisser : l'un est transitif (réduire quelque chose), l'autre est intransitif (nous sommes début juillet mais les jours rapetissent déjà). Rien de méchant, donc.

Le verbe rapetasser est nettement moins courant et il n'y aurait rien de choquant à ce que vous n'en connaissiez pas précisément le sens.
Appartenant plutôt au langage familier, il signifie raccommoder grossièrement (vêtements, chaussures, ...). Un autre sens, moins connu encore, est celui de retoucher partiellement un texte... Ce qu'il m'arrive de faire.
Il peut donner quelques couleurs à un propos ou un discours, aussi sérieux soit-il, comme nous le montre cette citation de Georges Clémenceau :
Rapetassera-t-on, ou ne rapetassera-t-on pas ? Tous les rapetasseurs sont à l'œuvre. Avec d'anciens ministres éculés, on peut faire, paraît-il, une jolie paire de chaussures neuves à la mesure de tous les pieds.
Sur ce, je m'en vais rapetasser l'article de demain.

Au final

Au final...
Mais qu'est-ce que c'est encore que cette expression de bachelier-qui-trouve-que-les-épreuves-sont-vraiment-trop-dures-cette-année ?
Oui, je sais, je l'ai déjà utilisée, moi aussi. Mais ce n'est pas une raison valable pour ne pas tenter de l'éradiquer (tiens, revoilà don Quichotte !)

Pourquoi cette expression est-elle incorrecte ?
Parce qu'elle est construite avec un substantif qui n'existe pas : final. Le final. Connaît pas. Mes dictionnaires non plus. Il y a bien la finale. Mais alors, l'expression aurait dû être "à la finale".
Il y a bien le finale, mais c'est du vocabulaire d'opéra, emprunté d'ailleurs à l'italien. On pourrait alors avoir une expression comme "au finale". Oui ? Ça ne veut rien dire ? Entièrement d'accord avec vous.

Nous en sommes donc là : une expression mal emboutie, construite avec un mot qui n'existe pas, et pour remplacer d'autres expressions ou mots autrement plus corrects, voire plus élégants : "finalement", "en définitive", "au bout du compte", mieux encore (mais là, ça fait vraiment riche !) : in fine.

En définitive, ce vilain "au final" est à oublier.
Point final.

Bons mots (2)

Extraits de L'aimable compagnon - Nouveau recueil de bons mots, de fines saillies, de réparties spirituelles, d'historiettes et d'anecdotes plaisantes, naïvetés, menus propos, etc. Montréal. 1899.
Consultable en ligne ici.
Et ça vaut le détour !




Dans un café de petite ville de province, on parle du député de l'arrondissement, l'une des plus marquantes nullités de l'opportunisme.
‑ En voilà un qui a la langue bien pendue, dit quelqu'un, sur le ton de l'admiration ; c'est un véritable moulin à paroles !
‑ Hélas ! oui, réplique un loustic ; mais, comme tous les moulins, il tourne d'autant plus vite que sa meule n'a rien à broyer.

-----

Un jeune cycliste tombe sur le boulevard et, ne s'étant pas blessé, s'écrie : Présent !
Un passant. ‑ Pourquoi criez-vous présent, mon ami ?
‑ C'est pour répondre à la pelle, monsieur.

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Entendu sur le boulevard :
‑ Ce cher Gontran ! Encore à Paris à cette époque, toi qui étais accoutumé à passer chaque hiver dans le Midi !
‑ Hélas ! mon cher, le Midi est fatal à ma famille. Tu sais que j'avais deux sœurs. Eh bien ! l'une est morte d'une maladie de peau à Foix et l'autre d'une maladie de foie à Pau.

Mignonne

Je ne pouvais pas ne pas vous proposer, un jour, ce célèbre poème de Pierre de RONSART. Quand on pense qu'il l'écrivit à 20 ans, en souvenir d'une jeune fille de 13 ans (Cassandre)...

Mignonne

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vôtre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Aucuns travaux ???

Entendu il y a quelques jours à la télé :
"Nous n'avons constaté le signe d'aucuns travaux."
Question : est-ce correct ? Évidemment, le problème posé est ici un peu faussé compte tenu que je l'ai écrit et donc résolu en partie en mettant un "s" à "aucuns". Toutefois, à l'oreille, l'expression peut choquer, "aucun" sous-entendant "zéro", alors que "travaux" est un mot au pluriel.
Vous me suivez, là ?

Il existe en effet quelques cas, rares il est vrai, ou aucun va s'accorder en genre et en nombre, même si cela paraît illogique. On écrira par exemple "Aucuns frais supplémentaires" parce que, dans ce cas, frais s'emploie toujours au pluriel. Dans le même ordre d'idée, travaux s'emploie ici toujours au pluriel (il ne peut pas être considéré, dans son sens, comme le pluriel de travail).
Voir par ailleurs ce billet publié en novembre dernier.

Il est donc tout à fait correct de dire ou écrire aucuns travaux.
Par contre, écrire aucun travaux est incorrect.
Aucune objection ?

Citation d'Albert Thibaudet


L'écriture qui ne prend pas de près contact avec la parole se dessèche comme la plante sans eau.
Albert THIBAUDET, Réflexions sur la critique

http://goo.gl/Q5O29W

La prétérition

Dans la grande et belle famille des figures de style, je demande aujourd'hui la prétérition.
Bonne pioche. Mais encore ?

La prétérition consiste à parler de quelque chose, alors qu'on vient d'annoncer qu'on la passerait sous silence. Et vous avez tous utilisé cette figure de style au moins une fois dans votre vie, ne serait-ce qu'en commençant une phrase par "Inutile de vous dire que..."

Et comme d'habitude, voici quelques exemples pour illustrer tout ça :

  • Nous n'essaierons pas de donner une idée de ce nez tétraèdre. (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris)
  • Si j’étais malicieux, je vous dirais que la victoire de Pascal sur les jésuites, c’est de les avoir convertis. (François Mauriac)
  • Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité, elle me croit pianiste dans un bordel (titre d’un livre de Jacques Séguéla)
  • Voir aussi Le gorille, de Georges Brassens (dernier couplet)

Et pour celles et ceux qui veulent creuser encore plus profond, je vous recommande cet article.
Inutile de vous dire qu'il pourrait en rebuter plus d'un...

Ne pas confondre : étique et éthique

Étique ou éthique ? J'en vois qui se grattent la tête et tiquent. Et d'autres qui découvrent un mot dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence. Et toc.

Commençons par le plus connu :
éthique : (nom féminin) Partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale. Ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu'un. (adjectif) Qui concerne la morale. (Larousse en ligne)

Le problème avec ce mot, c'est le H. Car son oubli donne étique, qui signifie décharné, rachitique.

Le moins que l'on puisse dire est qu'on rencontre ou utilise assez rarement le deuxième. D'ailleurs, vous brillerez sur les réseaux sociaux (ou ailleurs) en arrivant à le placer dans une phrase ou une expression de votre cru !
Quant à ceux qui ont tendance à oublier le H du mot éthique : débarrassez-vous définitivement de ce fâcheux tic !

L comme...

L comme...
(choix très personnel, plus ou moins influencé par la position de la lune le 22 juin 2014 à 23h47, le programme proposé par Télé Bocal à 23h59, la température extérieure relevée à Béziers le 23 à 01h13 et les effets du café pris il y a environ 4 heures)

Lagon
Quand on y a goûté, on ne souhaite qu'une chose : remettre ça au plus tôt. Pour moi c'était en 1993... Et le rêve de refaire trempette dans les eaux chaudes et transparentes d'un lagon n'est pas abandonné. Disons que c'est le genre de projet qui demande tout de même un minimum de préparation...

Laïcité
Est-il nécessaire de rappeler la définition de ce mot ? Je pense que ça ne fera pas de mal :
Conception et organisation de la société fondée sur la séparation de l'Église et de l'État et qui exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. (Larousse en ligne)
Son principe figure en toutes lettres dans l'article 1 de la Constitution française de 1958.

Laïus
Si, à l'origine, un laïus est un discours plutôt ennuyeux et un poil trop long (voir l'origine du mot ici), il n'en demeure pas moins un exercice délicat. Et tous ceux qui ont eu au moins une fois dans leur vie à faire un discours me comprendront. La profession que j'ai exercée pendant plus de 25 ans m'a souvent amené à prendre la parole en public. Aujourd'hui, je mets à profit cette expérience pour écrire des discours... pour les autres.

Langage / Langue
Comment communiquer ou s'instruire efficacement si on ne maîtrise pas ne serait-ce que les fondements de sa langue natale ? Car les faits sont têtus : les enfants qui s'en sortent le mieux à l'école sont ceux qui sont capables de lire correctement. Cet acquis fondamental reste le bagage le plus précieux pour le futur adulte... Car, aujourd'hui encore, on n'a rien trouvé de plus efficace que l'écrit pour transmettre le savoir et l'information.

Languedoc
J'y suis ! Et voici une région qui gagne à être connue au-delà des clichés touristiques habituels (plage, soleil et vignes, pour ne citer que les principaux). L'arrière-pays est de toute beauté et d'une richesse exceptionnelle. Le Languedoc a d'ailleurs inspiré de nombreux artistes. Plus modestement, je peux vous recommander le livre d'une Belge, prof d'anglais, venue s'installer dans les environs il y a quelques années et qui est tombée sous le charme de la région, au point d'en faire une description d'une simplicité et d'une sincérité lumineuses. À vous donner envie de partir en randonnée (ou plus simplement en balade) dans le coin lors de vos prochaines vacances !
Quand l'âne flotte, c'est qu'il a beaucoup plu, Aline Nusson, Éditions Libre Label

Larousse
Julie pour les intimes. Compagne fidèle, bonne conseillère, dont j'use et abuse plusieurs fois par jour, parfois. Et ce sans que Bob, un autre très bon ami, ne me fasse de scène de jalousie. C'est beau l'amour. Des mots.

Latin
J'en ai fait. Comme tous les élèves de secondaire de ma génération, si je me souviens bien. Et je garde de cette matière très "académique" un excellent souvenir et surtout une certaine rigueur intellectuelle qui m'a rendu, par la suite, beaucoup de services dans mes (longues) études, mais aussi dans la compréhension de ma propre langue, sans parler du bagage de culture générale que cette matière aujourd'hui totalement marginalisée m'a permis de constituer.
Ai aussi tâté du grec, mais moins longtemps.
Le Gaffiot trône toujours en bonne place dans ma bibliothèque personnelle, et ce depuis 1977. Et vous savez quoi ? Il m'arrive encore de l'ouvrir !

Lecture / Livre
Je n'arrive pas à imaginer un monde sans livres, une vie sans lecture. Aussi loin que peuvent remonter mes souvenirs, je me vois avec un livre. Milliers de tranches de bonheur. De vie. De rêves.
Inculquer l'amour de la lecture et des livres à un enfant, c'est lui offrir les clefs de son avenir. Je suis profondément reconnaissant envers mes parents de m'avoir donné ce goût-là.

Lens / Lille
Deux villes phares du Nord-Pas-de-Calais qui tiennent une place à part dans mon cœur. J'ai vécu un an dans la première mais m'y suis aussi rendu très régulièrement pendant plus de dix ans, passions pour l'équipe locale et pour l'esprit des gens du coin obligent (passions toujours vivantes). Et s'il m'arrive encore d'y aller, moins souvent compte tenu de l'éloignement, c'est aussi, dorénavant, pour son musée.
Quant à la deuxième, j'y ai travaillé de nombreuses années et m'y rends toujours plusieurs fois par an en tant que réserviste de l'armée de Terre.
Bref, deux métropoles à découvrir autrement qu'à travers les clichés un peu (beaucoup) éculés sur le "Nooord".

Lettre
Une de mes principales activités. J'en écris de toutes sortes, qu'elles soient d'amour ou simplement administratives. Mais ce sont toutes des tranches de vie que je côtoie, pénètre, fait miennes, le temps de la rédaction de quelques lignes. Privilège du métier d'écrivain public.

Littéraire
Ce n'est ni une tare ni un gros mot. Ce n'est pas non plus un privilège. Mais c'est une qualité qui s'acquiert. Et le plus tôt est le mieux. Le système éducatif français a une fâcheuse tendance à l'opposer au "scientifique", ce qui est une approche à la fois caricaturale et erronée de la réalité. Car pour être un bon scientifique, il faut être, ou avoir été, un bon littéraire au sens premier du terme.

Un collégien érudit

Un bon villageois fort riche mit son fils au collège, rêvant pour lui une place d'avocat, voire même de premier ministre. Arrivé dans l'établissement, notre villageois fut bourré de grec, de latin, de mathématiques et de soupe aux pois. Malheureusement pour l'élève, la soupe aux pois eut seule du succès ; le grec, le latin, les mathématiques, furent des mets complètement indigestes. Enfin, il rentra au foyer domestique, où il ne tarda pas à montrer le bout de l'oreille. Le père fut le premier à l'apercevoir. Or, un jour qu'ils étaient à table, on avait servi trois œufs. Le jeune collégien, ne voulant pas qu'on soupçonnât son ignorance, voulut faire voir qu'il n'avait pas perdu son temps au collège.
‑ Vous ne voyez ici que trois œufs, dit-il à son père ; eh bien, je vais vous prouver qu'il y en a cinq. Où sont trois se trouvent deux : ici sont trois œufs, donc il  s'en trouve deux ; or, deux et trois font cinq, donc il y a cinq œufs.
‑ J'accorde tout, dit le père ; en conséquence de ces cinq œufs, j'en mangerai deux, j'en donnerai un à votre mère et les deux autres seront pour vous.

Extrait de L'aimable compagnon - Nouveau recueil de bons mots, de fines saillies, de réparties spirituelles, d'historiettes et d'anecdotes plaisantes, naïvetés, menus propos, etc. Montréal. 1899.
Consultable en ligne ici.
Et ça vaut le détour !

La fête de la musique

Aujourd'hui, c'est samedi et c'est la fête de la musique.
Voici, pour l'occasion, un texte de Philippe Villeneuve, paru dans la revue Virages en 2003 :


Qui es-tu donc, Dame Musique,
Toi qui fais danser les foules,
Et qui enchantes les esprits ?
Serais-tu l'invention des humains,
Ou plutôt un cadeau venu d'ailleurs ?

Tu accompagnais le vent
Qui souffle dans la tempête,
Tu étais le chant de l'eau,
Le gazouillis des oiseaux,
Et même la voix du tonnerre,
Bien avant que l'homme soit là !

Et l'humain, par toi, fut séduit ;
Pour te conquérir, il créa
Des objets, des chants, des lois,
Au gré de sa fantaisie
De ses peines ou de ses joies ;
Dans son âme et dans son cœur,
Alors, tu t'introduisis.

Comme la fleur sait plaire à l'œil,
Pour l'oreille, tu es la beauté,
Et plus encore ton harmonie
Sait émouvoir ou apaiser.
Sur terre, les plus grands génies
T'ont laissée les apprivoiser.

Je te salue, Dame Musique,
Tu ornes mes meilleurs souvenirs.
Sois ma compagne fidèle
Et berce la fin de ma vie,
N'abandonne jamais les humains.
Car, au milieu de leur détresse,
De leur folie, leur démesure,
Ils ont bien besoin de toi.

Faire un bœuf

La fête de la musique, c'est pour demain. Et si vous y participez, il ne serait pas étonnant que vous tombiez sur quelques musiciens en train de faire un bœuf.
L'occasion est trop belle pour s'arrêter un instant sur cette expression singulière...

Faire un bœuf signifie faire une improvisation musicale à plusieurs. D'abord réservée au jazz, cette expression s'est généralisée à tous les genres... Comme vous pourrez le constater demain.
Quel rapport entre un bœuf et la musique ? En fait, il faut revenir aux années 20, à Paris, pour retrouver l'origine de l'expression. C'est dans un célèbre café brasserie créé en 1922, le Bœuf sur le toit, que se retrouvaient des musiciens qui, après leurs concerts, y improvisaient quelques morceaux sur des standards de jazz. Cette récréation artistique est d'ailleurs bien connue des jazzmen sous le nom de jam session.
Faire un bœuf, ou faire le bœuf nous vient donc de cette habitude prise dans ce cabaret parisien. D'ailleurs, si vous êtes de passage dans la capitale, vous pouvez toujours y faire un détour, car non seulement il existe toujours, mais en plus la tradition du bœuf y est toujours vivante !

Citation de Virginia Woolf

C'est écrire qui est le véritable plaisir ; être lu n'est qu'un plaisir superficiel.
Virginia WOOLF

http://goo.gl/rxTyqH

de Gaulle

En ce 18 juin, je ne vous servirai pas une fois de plus le fameux appel, même si celui-ci mérite d'être relu (voir ce billet).

Cette année, je vous propose une petite compilation de citations du "Grand Charles". Histoire de nous rappeler que, décidément, ce genre d'homme manque cruellement à la tête de notre pays en ce moment...


Citations du général de Gaulle :

  • Les choses capitales qui ont été dites à l’humanité ont toujours été des choses simples.
  • Prenez invariablement la position la plus élevée, c’est généralement la moins encombrée.
  • Le caractère, vertu des temps difficiles.
  • La véritable école du Commandement est la culture générale.
  • Ce qu’il faut surtout pour la paix, c’est la compréhension des peuples. Les régimes, nous savons ce que c’est : des choses qui passent. Mais les peuples ne passent pas.
  • Le désir du privilège et le goût de l'égalité, passions dominantes et contradictoires des Français de toute époque.
  • Les Gaulois n’ont pas changé. Leurs chefs détestent obéir. Mais ils adorent discuter.
  • Alors il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri, en disant : l'Europe ! l'Europe ! l'Europe !... mais ça n'aboutit à rien et ça ne signifie rien. Je répète : il faut prendre les choses comme elles sont.

J'ai gardé l'une de mes préférées pour la fin :
  • Tout homme qui écrit - et qui écrit bien - sert la France.



Ne pas confondre : censé et sensé

Censé ou sensé ?
Ces deux-là, on n'a pas fini de les confondre ! Et si vous êtes fâchés avec leur orthographe, lisez ce qui suit, j'ai peut-être le remède qu'il vous faut...

Revenons d'abord aux définitions.
Censé : verbe passif, utilisé avec l'auxiliaire être. Nous vient du vieux verbe français censer, qui signifiait aviser. Être censé faire quelque chose, c'est être supposé le faire. Nul n'est censé ignorer la loi : nul n'est supposé ignorer la loi.

Sensé : adjectif qui signifie réfléchi, qui a du bon sens. Des paroles sensées : des paroles réfléchies, de bon sens.

Et maintenant, voici quelques trucs mnémotechniques pour vous y retrouver. Vous utiliserez celui qui vous convient le mieux.
- Si on peut remplacer censé par supposé, alors c'est bien un c.
- Si on peut remplacer sensé par de bon sens, alors c'est bien un s. Comme le mot sens.
Et le meilleur pour la fin, car de mon cru :
Quand c'est sensé, ce n'est pas c** (mot trivial dont un synonyme pourrait être idiot), donc pas de c mais bien un s !

Voilà, toutes ces belles paroles a priori sensées sont censées vous aider à faire définitivement la différence entre ces deux mots. Même si la plupart d'entre vous trouvent insensé d'en arriver là.

Je plussoie, tu plussoies...

Plussoyer... Vous m'en direz tant ! Diantre ! Serait-ce une réminiscence de vieux françois ? Que nenni ! Car ce manant est enfant d'Internet, lequel n'est vraiment pas si vieux que cela, n'est-ce pas...
Petit retour en arrière, vite fait, pour les bleus de l'internet : dans les forums, puis dans les commentaires des blogs lorsque ceux-ci se sont généralisés, on prit rapidement l'habitude d'écrire "+1" lorsqu'on approuvait l'intervention d'un autre internaute. L'ancêtre du "J'aime" de Facebook, en quelque sorte. Et du pouce levé.
Très naturellement (comme quoi même le français peut s'adapter rapidement à de nouvelles situations sans pour autant aller taper dans le vocabulaire anglo-saxon), on a créé le verbe plussoyer (ou plussoir, mais beaucoup plus rare car moins facile à conjuguer !) à partir du mot "plus".
Reste à savoir dans combien de temps ce verbe va entrer définitivement dans nos dicos.
Pour sa conjugaison complète, voir par ici :
http://leconjugueur.lefigaro.fr/conjugaison/verbe/plussoyer_oblige.html

Sinon, vous pouvez aussi plussoyer ce billet...

Victor Hugo et le Brésil

Que vous aimiez le foot ou pas, il ne vous a pas échappé (enfin, j'espère !) que le mondial 2014 a débuté il y a deux jours.
Histoire de rester dans le contexte, voici un poème de Victor Hugo, non pas sur le foot, mais sur le Brésil...
Et allez les Bleus !

Brésil, aux arbres semés d'or
J’aime votre patrie au ciel toujours pur,
Paradis qui se berce entre les flots d’azur,
Où le soleil brûlant, comme un phare féerique,
Couvre de ses rayons le sol de l’Amérique.
Vous êtes le printemps et moi,
Je suis l’hiver ;
Je suis le soir tombant,
Vous le jour frais et clair,
Et j’aime à regarder l’aurore s’épanouir.
Oui ! Je sens de la force et de la joie me venir à vous voir 
Vous croissez.
L’Europe, le vieux monde,
Dans l’histoire a vécu la rapide seconde de sa vie.
Vous serez l’Europe,
après-demain.
Le moment est critique.
Eh! bien, prenez la main
De l’Avenir puissant qui vous attend.
Alors, Dans ce vaste Brésil aux arbres semés d’or,
Passeront le Progrès, la Force et la Clarté :
On voit sur votre front une aurore d’été. 
Victor Hugo
En savoir plus sur Victor Hugo et le Brésil :
http://bndigital.bn.br/francebr/frances/victor_hugo.htm