Aposiopèse

Oui, je sais, dès le lundi, c'est inhumain !
D'un autre côté, ça vous laisse quelques jours pour mémoriser et digérer ce qui va suivre, et le servir en société le week-end prochain.

L'aposiopèse est donc une figure de style qui consiste à interrompre une phrase sans achever sa pensée, laissant donc au lecteur (ou à l'auditeur) le soin de la compléter.

La littérature fourmille d'exemples d'aposiopèses. En voici un :
« À mon arrivée au logis, Pauline m'interrompit en disant : - Si vous n'avez pas de monnaie... » Honoré de Balzac, La peau de chagrin
Comme on peut le voir dans cet exemple, l'aposiopèse est généralement matérialisée par les trois points de suspension. Vous trouverez aussi des exemples où l'aposiopèse se caractérise par l'absence de ponctuation (virgule ou point). Je n'insiste pas, cette absence de ponctuation étant très difficile à manier (les phrases devenant un peu ardues à lire et à comprendre).

Bon, de là à parler d'aposiopèse à chaque fois que l'on voit trois points de suspension...


Gril ou grill ?

En ce dernier dimanche de septembre, vous aurez peut-être l'occasion de faire cuire sur le gril de votre barbecue quelques brochettes, histoire de prolonger une atmosphère estivale qui s'éloigne, inexorablement. Et si la météo ne vous le permet pas, alors peut-être irez-vous dans un grill déguster quelques bonnes grillades.

Tout est dit.

Le féminin des mots en -n

Qui ne s'est pas demandé, au moins une fois dans sa vie, au moment de mettre au féminin un mot finissant par la lettre n, s'il fallait doubler ou non ce fichu n ?
Donc, pour celles et ceux qui ont un souci avec cette particularité orthographique (et histoire de réviser un peu pour tous les autres), voici la règle :

Tous les noms, pronoms et adjectifs en -on, -ien ou -ion doublent le n au féminin :
bon fait bonne,
lion fait lionne,
canadien fait canadienne.

Exceptions (eh bien oui, ma chère dame, il fallait bien quelques exceptions, sinon ce ne serait pas du français !) :
lapon (lapone) et démon (démone).

Pour tous les autres noms et adjectifs en -n, on n'ajoute que le e :
plein fait pleine,
voisin fait voisine,
africain fait africaine,
courtisan fait courtisane.

Exceptions :
paysan, Jean, rouan, valaisan.

Trop facile !

Rappel :
malin fait maligne,
bénin fait bénigne.

Concours de nouvelles

Mise à jour août 2017 :
Les sites dont les liens figurent ci-dessous n'existent plus. Dommage...

Vous avez la plume qui vous démange ?
Le week-end arrive et vous allez peut-être prendre le temps d'écrire, pour le plaisir.
Et pourquoi ne participeriez-vous pas, alors, à un concours ?
Voici un site qui répertorie tous les concours de nouvelles au niveau national. Il est en outre régulièrement mis à jour :


Le site Bonnes Nouvelles est un "espace littéraire audio dédié aux nouvelles et aux concours de nouvelles- accessible aux  personnes voyantes et non voyantes."
Pas de fioritures sur ce site. Il a été en effet simplifié au maximum pour le rendre accessible aux personnes non (ou mal) voyantes.

Citation de Jean Filiatrault

Écrire : il le faut absolument pour sortir de soi-même. 
Jean FILIATRAULT

Jean FILIATRAULT (1919-1982) était un romancier québécois. Pour en savoir plus sur cet auteur, vous pouvez consulter la page qui lui est consacrée sur Wikipédia.
Et si quelqu'un déniche une photo de cet homme, je suis preneur !

Syzygie

Je pense qu'hormis les cruciverbistes acharnés et autres fanas d'astronomie, peu de monde connaît ce mot qui, dans son sens commun, désigne pourtant quelque chose de simple et plutôt familier, à savoir l'opposition ou la conjonction de la lune avec le soleil, ce qui correspond à la nouvelle lune et à la pleine lune.

Si vous fouillez un peu, vous trouverez d'autres définitions pour ce mot :

- désigne en métrique grecque et latine un groupe de deux pieds.
- En zoologie, il désigne chez les crinoïdes une articulation perpendiculaire à la direction des bras.
Et la meilleure pour la fin :
- (ésotérisme) terme décrivant l'union en symbiose de figures mythologiques, apparaissant notamment dans la tradition alchimique. Il s'agit de la réunion de couples de contraires, homme et femme, soleil et lune. L'androgyne hermétique en est un des exemples les plus connus.

Pas facile à placer dans une conversation, je vous le concède. Et oubliez-le pour le Scrabble : il y a un "y" de trop...

Ne pas confondre : bonasse et bonace

À l'oreille, pas de différence. À l'écrit, si.
Donc, source potentielle de faute d'orthographe.
Le premier est adjectif, le second est nom. Voyons ça d'un peu plus près.

Tout le monde connaît l'adjectif bonasse : qui fait preuve d'une bonté excessive, par faiblesse, naïveté, simplicité d'esprit.

Mais bonace ?
C'est ainsi que l'on nomme le calme entre deux tempêtes, en mer. Par extension, bonace est synonyme de tranquillité, repos.
Un exemple littéraire, emprunté à Corneille (Le Cid) :
Mon cœur outré d'ennuis n'ose rien espérer.
Un orage si prompt qui trouble une bonace
D'un naufrage certain nous porte la menace :
Je n'en saurais douter, je péris dans le port.
Vous trouverez facilement, sur la toile, d'autres exemples d'emploi de ce mot peu connu.

Ce qui / ce qu'il...

Doit-on écrire «je me demande ce qui se passe» ou «je me demande ce qu'il se passe» ?

À cette question hautement existentielle je répondrai par un tonitruant
«les deux, Mon colonel !».

Et j'en suis le premier surpris, ayant toujours pensé que la deuxième formulation était sinon mauvaise, du moins maladroite.

Vous aurez donc compris que ma préférence va à "ce qui", ne serait-ce que pour une raison d'euphonie...

L'automne

Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques

Les gens

Hier j'ai conclu mon article d'un très familier et non moins affectueux "bonnes gens".
D'aucuns m'ont fait remarquer, discrètement, que le mot gens était masculin, et qu'en conséquence j'aurais dû écrire "bons gens", ce qui n'est pas très agréable à l'oreille et inciterait alors à dire "gens bons", ce qui n'est vraiment pas très heureux, vous en conviendrez.
Bref, je me vois donc dans l'obligation d'écrire au pied levé ce billet pour rappeler deux ou trois points sur ce fichu mot gens, dont le genre a un côté normand très prononcé.

GENS est féminin lorsqu'il est précédé d'un adjectif qualificatif épithète.
Bonnes gens, par exemple.

MAIS si l'adjectif qualificatif précédant immédiatement (cette précision est particulièrement importante) GENS se termine par un "e", et qu'il a donc la même forme au féminin et au masculin, alors GENS est masculin.
Exemple :
Quels honnêtes gens !
Vous remarquez, en passant, que le pronom relatif prend le genre de l'adjectif.

Quand GENS est précédé de plusieurs adjectifs, ceux-ci prennent le genre de celui qui précède immédiatement GENS (d'où l'importance signalée dans le paragraphe précédent).
Exemple :
Ces bons et braves gens.

Autre situation particulière, qui devrait finir de vous faire tourner en bourriques : tous les adjectifs ou pronoms placés après GENS sont masculins, MÊME si ceux placés avant sont féminins.
Exemple :
Toutes ces bonnes gens, braves et gentils.
On se retrouve donc avec les deux genres appliqués au même mot dans la même phrase. Ce qui n'est pas banal.

Et, pour terminer, le pronom TOUT, lorsqu'il est placé seul devant GENS, est toujours au masculin.
Exemple :
Tous ces gens sont bien braves, ma foi.

Alors, à la question de savoir si gens est masculin ou féminin, je vous ferai une réponse de Normand : ça dépend...

Faire une réponse de Normand

C'est bête, mais voici une expression qu'il m'arrive d'utiliser de temps en temps, sans pour autant connaître l'origine de cet idiotisme toponymique.
Ah, vous aussi ?
Eh bien je suis allé chercher ça pour vous. Vous avez tout le week-end devant vous pour retenir ce qui suit (et ça devrait le faire !) et le servir, tout chaud tout mignon, à la pause café de lundi matin.

Je ne reviens pas sur la signification. J'en vois un qui regarde ses chaussures, donc j'y reviens : pour résumer, faire une réponse de Normand consiste à répondre ni oui ni non, ou ... ça dépend. Et tout le monde est bien avancé.

Il semblerait que la source de cette expression, au demeurant peu flatteuse pour les Normands (et il y en a probablement parmi vous), soit une ancienne loi du droit normand qui permettait de se dédire d'un marché dans un délai de 24 heures. Ce qui ne tarda pas à faire des Normands des gens peu fiables, et dont la parole (ou la signature) n'avait guère de valeur, puisqu'ils pouvaient se dédire très rapidement. D'ailleurs, il est bien connu qu'un "Normand a son dit et son dédit".

Voilà, je pense que mon explication est la bonne.
Ou peut-être que non, en fait.
C'est vous qui voyez, bonnes gens.

Citation de Camille Laurens

Écrire, c'est traduire en mots des pensées, des faits, des sentiments, des sensations, le corps, la chair, le silence. La vie est la langue étrangère de l'écrivain.
Camille LAURENS

Accord du verbe avec un sujet collectif (1)

Attention : casse-tête orthographique en vue !

Avant tout, qu'est-ce qu'un sujet (terme) collectif ? C'est un mot, au singulier, qui représente un ensemble d'individus ou de choses : foule, groupe, multitude, troupe, masse, bande, file, majorité, centaine, dizaine, etc.
Je ne traiterai aujourd'hui que des noms. Pour les adverbes (beaucoup, peu, pas, pas mal, trop, assez, plus, moins, autant, la plupart, combien), on verra ça une autre fois.

La question est donc : doit-on accorder ou non le verbe avec un tel sujet ? Doit-on écrire "une foule de gens viennent lire ce blog" ou "une foule de gens vient lire ce blog" ?

Ce à quoi je répondrai, en Normand que je ne suis pas : ça dépend.

On évacue tout de suite le cas où ces mots sont employés seuls : étant au singulier, ils impliquent un verbe au singulier :
"La majorité vota pour. La foule approuva, mais un groupe, minoritaire, siffla."

Donc, c'est bien lorsque ces mots sont accompagnés d'un complément au pluriel que ça se complique un peu.
En fait, tout dépend si l'on veut insister sur la notion d'ensemble, ou sur les éléments qui la composent :
"Une majorité de lecteurs aima cet article un peu tordu." (On insiste ici sur la notion de majorité)
"Une minorité de lecteurs le trouvèrent soporifique." (Quelques lecteurs le trouvèrent soporifique)

Nous voilà bien avancés !

Attention : lorsque le nom collectif est précédé d’un article défini, d’un pronom démonstratif ou d’un adjectif possessif, le problème ne se pose plus :
"La multitude des internautes se précipita pour découvrir ce blog."

Un de ces jours, on parlera des adverbes de quantité. Prévoyez d'ores et déjà l'aspirine.

Loucherbem

- Aujourd'hui, dans la famille des mots étranges de la langue française, je demande loucherbem.
- Pioche !

Petit tour par la case "dico" (Larousse) :
Argot attesté au XIXe s. (bagne de Brest, bouchers de la Villette), procédant comme le largonji, mais ajoutant le suffixe -em (jargon → largonjem, boucher → loucherbem).

Le loucherbem, largonji des loucherbems (« jargon des bouchers »), est donc l'argot des bouchers, encore usité de nos jours dans ce milieu professionnel. Il a en outre été rendu célèbre par un certain Pierre DAC (dont le père était boucher) qui a contribué à faire entrer certains termes dans le langage courant, comme loufoque (fou), larfeuille (portefeuille), ou encore en loucedé (en douce) pour ne citer que les plus connus.

Ce mot a une particularité qui ajoute un peu à son étrangeté : il comporte un "r" muet non final. Cette particularité se retrouve d'ailleurs dans la deuxième orthographe possible de ce mot, louchébem.

Vous savez l'essentiel, ou presque.
Demain, en entrant chez votre boucher préféré, vous lui lancerez un "Lonjourbem !" bien sonore. Je suis sûr qu'il vous fera une petite ristourne dans la foulée sur votre ligogem ! Et si vous voulez pousser la conversation en loucherbem un peu plus loin, vous trouverez de nombreuses ressources sur la toile.
Bon courage tout de même...

Le même... que toi ? que le tien ?

Une jeune femme dit à son amie : « Hier, je me promenais aux Galeries Farfouillettes, et j'ai vu le même chemisier que toi. »
Bouhhh ! Pas beau, ça !
En effet, cette jeune femme est en train d'expliquer à sa meilleure copine qu'elle est un chemisier. Ce qui n'est ni sympa, ni vraiment intelligible.
Elle voulait évidemment dire qu'elle avait vu le même chemisier que celui que son amie possède.
La phrase correcte doit donc être :
« Hier, je me promenais aux Galeries Farfouillettes, et j'ai vu le même chemisier que le tien. »
C'est, malheureusement, une faute courante et fort regrettable, même si tout un chacun fait mentalement, et sans même s'en rendre compte, la correction nécessaire pour comprendre le sens de la phrase...

Fautes au menu

C'est dimanche ! On se détend !
Peut-être irez-vous au restaurant, d'ailleurs. Et il est possible que vous découvrirez, horrifiés, quelques fautes d'orthographe dans la carte (du genre profiterolle au lieu de profiterole, artichaud au lieu d'artichaut, etc...).
Ça ne date pas d'aujourd'hui. La preuve avec ce bon mot d'Alphonse Allais :

Au restaurant, Alphonse Allais examine avec soin la carte et le menu. Il finit par commander :
– Donnez-moi, pour commencer... une faute d'orthographe !
Le garçon, imperturbable, répond du tac au tac :
– Il n'y en a pas, Monsieur Allais.
– Alors, dans ce cas, pourquoi les mettez-vous sur le menu ?

Chiasme

Un chiasme [kjasm] est la disposition en ordre inverse de deux phrases syntaxiquement identiques, formant une antithèse ou constituant un parallèle (définition Larousse).
Cette figure de style est fréquemment utilisée dans des expressions ayant valeur de conseil, d'avertissement.
On connaît tous l'expression "bonnet blanc et blanc bonnet" ou encore "il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger". Histoire de sortir un peu de ces exemples habituels, je vous propose ci-dessous un petit florilège de citations, dont certaines sont célèbres, utilisant cette figure de style :
L’humanité doit mettre fin à la guerre, ou la guerre mettra fin à l’humanité. John F. Kennedy
Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays. John F. Kennedy
Les hommes jeunes voudraient être fidèles et ne le sont pas. Les vieux voudraient être infidèles et ne le peuvent plus. Oscar Wilde
Élever une fille n’est peut-être pas la mère de toutes les batailles, mais certains disent que c’est la bataille de toutes les mères. Dennis Ridley
Votre manuscrit est à la fois bon et original ; mais la part qui est bonne n’est pas originale, et la part qui n’est pas originale n’est pas bonne. Samuel Johnson
Je lève mon verre au beau sexe des deux hémisphères, et aux deux hémisphères du beau sexe ! Marquis de Bièvres
En temps de paix, les enfants enterrent leurs parents. En temps de guerre, les parents enterrent leurs enfants. Herodote

Perles de parents d'élèves

Après les perles des élèves et des professeurs, voici un petit florilège de celles des parents d'élèves...

  • Demain mon fils sera absent car je pense qu'il sera malade vu que c'est l'examen.
  • Vous employez toujours des grands mots ronflants, éducation physique par exemple, alors que c'est jamais que de la gym.
  • N'hésitez pas à taper sur mon fils s'il est trop discipliné.
  • Excusez mon fils qui a dû venir avec moi à mon enterrement.
  • Madame, Excuse pour le retard a Brandon il ma dit qu’il avait le vent de face en marchant. Merci madame.
  • Madame, Franchement que Yannick est D en musique on sans fout. Il sera jamais un Picasso et alors ?
  • Malgré qu'il est malade, je vous renvoie mon fils à l'école où il sera mieux pour se reposer.
  • Même moi qui est pourtant son père, j'ai fait 20 fautes à sa dictée.
  • Antoine doit rester à la maison car quand il fait caca, on dirait qu'il fait pipi.
  • Mon mari n'a pas pu accompagner ma fille à l'école aujourd'hui,parce qu'il n'a pas retrouvé le chemin de sa voiture.


Citation de Max Gallo

Pour marquer le triste anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, je vous propose cette citation :
L'événement, création de l'initiative individuelle, enfante un nouveau paysage. Regardez le 11 septembre 2001… De toute façon, l'histoire, quelle qu'elle soit, est toujours un récit. Et jamais elle n'épuise complètement une réalité.
Max GALLO

Parlons français, c'est facile

J'ai découvert ce site un peu par hasard.
Destiné à tous ceux, de par le monde, qui veulent découvrir la culture française et sa langue, il est financé par le ministère des Affaires étrangères. Il est en outre animé par TV5 Monde.
Ce qui est intéressant, c'est qu'il propose des ateliers, des jeux, des tests qui permettent de progresser dans la connaissance de la langue et de la culture françaises, en fonction de son niveau.
À voir (et à tester éventuellement !)...


Ne pas confondre : banc et ban

(Les définitions sont celles du Larousse)
Ouvrez le ban !

Banc :
Siège allongé pour plusieurs personnes, avec ou sans dossier, en général non rembourré.

Jusque-là, ce n'est pas trop compliqué. Or, voici que l'absence d'une simple consonne, le c en l'occurrence, donne naissance à un mot dont la signification n'a plus rien à voir avec ce qui précède :

Ban :
Pouvoir de commandement du seigneur ; proclamation publique d'un ordre, d'un événement ; convocation des vassaux par le seigneur ou le roi pour le service militaire ; ensemble des vassaux convoqués ; condamnation au bannissement.
Roulement de tambour et sonnerie de clairon précédant (ouverture du ban) ou clôturant (fermeture du ban) certaines cérémonies militaires (remise de décoration par exemple).
Dans certaines communes, arrêté municipal fixant la date à laquelle peuvent être exécutés certains travaux agricoles (ban de moisson, ban de fauchaison…).

Donc, quand on publie les bans du mariage, il ne s'agit pas des bancs sur lesquels les mariés et leurs invités vont prendre place pour la photo.
Inversement, vous pouvez toujours vous asseoir sur un ban... Ce qui est alors une façon imagée de dire que vous vous en moquez, mais certainement pas que vous posez votre auguste postérieur sur un siège allongé, avec ou sans dossier...

Fermez le ban !

Hypocoristique

Si si, ça existe ! Et ce mot très bizarre fait partie de votre quotidien...

Définition (Larousse) :
adjectif et nom masculin (grec hupokoristikos, caressant).
Se dit d'une forme linguistique exprimant une intention affectueuse (les hypocoristiques sont souvent formés grâce à des suffixes diminutifs ou par redoublement ; ce sont souvent des appellatifs).
Je vous ferai grâce des différents types d'hypocoristiques (par suffixation, par troncation avec aphérèse, avec apocope, avec contraction et syncope, par redoublement après troncation, par initiales épelées, ...).

Exemples :
Mon chouchou, mon chou, mon poulet, mon poupounet, ma biquette...
Dédé, Jojo, Titine, Jean-Jean, Jef...
Chienchien, fifille...

Et hop ! Encore un petit mot à placer judicieusement et avec à-propos dans une conversation. Merci qui ?

Fourmi

Eh bien ! Qu'est-ce qu'il a, aujourd'hui, le scribouillard ? Fourmi ? Tout le monde connaît ce mot, allons !
Certes.
En fait, je voulais juste vous signaler une petite particularité, qui ne coule pas de source a priori :
il n'y a pas de e final, marque habituelle du féminin. Ah. J'en vois un ou deux qui composent le numéro du SAMU sur leur téléphone pour me porter secours.
Venant du latin formica, le mot s'écrivait autrefois formie. Puis il devint masculin, on lui ôta la marque du féminin et il devint formi, puis fourmi. Jusqu'au jour (au XVIIe siècle) où on en fit de nouveau et définitivement un mot féminin, sans toutefois lui rendre son e.
Voilà. si vous pouviez décommander le SAMU, s'il vous plaît...

Perles de profs

La première semaine de l'année scolaire 2013-2014 se termine... Je vous propose cette petite liste de perles de profs, histoire de redonner le sourire aux élèves... et à leurs enseignants.


  • Je préfère que les élèves ne fassent pas les exos, c'est plus facile à corriger.
  • Il y a environ 3 millions d'ovocytes, pas un de plus.
  • Obséquiosité, cherchons dans le dictionnaire la définition exacte : "Se dit d'une personne obséquieuse". J'adore le dictionnaire !
  • Ta copie était pas mal, quoique ton plan ressemble plus à un plan touristique qu'à autre chose...
  • Le savoir ne se construit pas en un jour. Ça serait quand même un scandale que vous arriviez tout de suite au sommet, moi j'ai mis 40 ans !
  • Vous avez 13 enseignants pour 44 élèves, ça fait à peu près 3 par prof. Vous êtes cernés !!!
  • Une interro surprise, pour moi, ça s'appelle comme ça parce qu'on ne sait jamais sur quelles horreurs on va tomber en les corrigeant.
  • Qu'est-ce que j'ai écrit dans la marge ? Fais voir ? Ah oui : illisible !
  • C'est pour éviter d'être ébloui par mon cours que tu gardes tes lunettes de soleil ?
  • Lundi, photo de classe. Surtout ne vous entraînez pas à sourire pendant le week-end, il faut qu'on vous reconnaisse !
  • De toute façon, ce mot est plus difficile à prononcer qu'à dire...
  • Quand on est une planète, plus on est grosse plus on est chaude.


Des couleurs bien accordées

Le pluriel des adjectifs de couleur en fait voir des vertes et des pas mûres à certains.
Les quelques rappels qui suivent ne seront donc pas forcément inutiles.

Dans la majorité des cas, le pluriel des adjectifs de couleur suit la règle générale d'accord des adjectifs :
des yeux bleus, de l'herbe verte.

Si l'adjectif de couleur est suivi d'un autre adjectif ou d'un nom qui en précise la nuance, alors il est invariable :
des yeux bleu clair, de l'herbe vert pâle.

Si deux adjectifs de couleur se suivent, ils sont invariables (et reliés par un trait d'union) :
des yeux bleu-vert.

Si l'adjectif de couleur est un nom à l'origine, il est généralement invariable :
des yeux marron, des vestes prune (beurk !), une commode acajou.

Évidemment, ce serait trop simple si c'était toujours vrai.
Ainsi, mauve, pourpre, rose, écarlate, fauve et incarnat s'accordent :
des robes mauves, des herbes fauves, des roses roses (!)

Bon, hormis ces six derniers mots (qu'il faudra apprendre par cœur), il n'y a finalement rien de bien compliqué...

Citation de Paul-Louis Courier

Parler est bien, écrire est mieux ; imprimer est excellente chose. Car si votre pensée est bonne, on en profite ; mauvaise, on la corrige et l'on profite encore.
Paul-Louis COURIER

Perles de potaches (2)

Deuxième série de perles d'élèves (dont la plupart ont été relevées lors des épreuves du baccalauréat). Bien entendu, j'ai encore privilégié les perles "littéraires"...

- Molière était médecin malgré lui.
- Le passé simple est un passé composé du présent, du futur et de l'imparfait.
- Toute sa vie, Montaigne a voulu écrire mais il n'a fait que des essais.
- Socrate parlait beaucoup car il avait la langue bien pendante.
- Au pluriel, on dit des "cristaux" car il y a plusieurs cristals.
- Les devoirs où il y a des conjugaisons s'appellent les devoirs conjugaux.
- Les plus grands auteurs de l’époque classique sont Corneille, Racine et Molaire.
- Socrate a été contraint de se suicider lui-même.
- Milton fut un autre grand écrivain. Il écrivit "le Paradis Perdu". Puis sa femme mourut. Il écrivit alors "Le Paradis retrouvé".
- Victor Hugo est né à l'âge de 2 ans.


Et pour conclure cette admirable série :

- Voltaire disait « l’art de la citation est l’art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-mêmes ». Par conséquent, je n’utiliserai aucune citation.

Ne pas confondre : arborer et abhorrer

  • Arborer :
    Hisser, dresser, déployer (arborer un drapeau).
    Porter avec fierté et ostentation (arborer une médaille).
    Montrer ostensiblement ce qu'on veut faire paraître (arborer un sourire).
  • Abhorrer :
    Éprouver de l'aversion pour quelque chose ou quelqu'un ; détester, exécrer (abhorrer le mensonge).
Exemple (comme c'est bientôt la rentrée, j'ai fait un effort pour en trouver un dans la littérature française, et non un truc pourri de mon cru) :
Je hais le monde entier, je m'abhorre moi-même.
Voltaire, Zaïre

Dictons de septembre

Comme chaque début de mois, voici une petite sélection de dictons...

  • Pluie de septembre est bonne à vigne et à semailles.
  • Septembre emporte le pont ou tarit les fontaines.
  • L'hirondelle en septembre abandonne le ciel refroidi de l'automne.
  • En septembre, s'il tonne, la vendange est bonne.
  • Si juin fait la quantité, septembre fait la qualité.
  • Au mois de septembre, le feignant peut aller se pendre.
  • En septembre, la bruine est toujours bonne à la vigne.
  • En septembre se coupe ce qui pend.
  • En septembre si tu es prudent, achète grains et vêtements.
  • Pluie de septembre, joie du paysan.
  • Septembre se nomme la mai de l'automne.
  • Septembre est souvent comme un second et court printemps.