Le dernier jour...

Nous y voilà.
Déjà ! diront certains. Enfin ! rétorqueront d'autres.
Peu importe, nous sommes bel et bien le 31 décembre, ultime jour de cette année 2015 que nous conclurons de manière plus ou moins festive la nuit prochaine. Comme le dit le dicton, réveillon bien arrosé, gueule de bois assurée... 
Fêtez donc ça comme vous l'entendez, ou ne le fêtez pas. Après tout, Saint-Sylvestre ne peut être qu'une fois l'an, c'est la veille du premier de l'an (autre dicton).
Bref, je vous souhaite de bien finir 2015, vous dis à l'année prochaine et vous laisse avec cette citation de Katherine Pancol :
C'est terrible de naître un 31 décembre, on vous compte à vie une année entière qu'on n'a pas vécue. Quelle injustice !
 Bon réveillon à tous ! 

Joyeux Noël

À tous les lecteurs de ce blog et à leurs proches, je souhaite un très joyeux Noël. Que cette journée vous soit douce et remplie de bonheur.

Noël n'est pas un jour ni une saison, c'est un état d'esprit.
John Calvin Coolidge

Homme de couleur...

La plume contre l'épée.
La plume qui fait mouche sans blesser.
La plume de l'humour contre celle de la haine.
Un petit texte haut en couleur par un grand homme de couleur, mort le 20 décembre 2001.



Cher frère blanc,

Quand je suis né, j'étais noir,
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l'homme de couleur ?

Léopold SEDAR SENGHOR

Citation de Marguerite YOURCENAR

Manier les mots, les soupeser, en explorer le sens, est une manière de faire l'amour...

Humour québécois et langue française

Aujourd'hui, je vous invite à (re)découvrir en vidéo un sketch sur les subtilités de la langue française. L'humoriste est un Québécois, en l'occurrence Sylvain Larocque, aussi surnommé "le magicien des mots" :

Écrire (Grand Corps Malade)

Ce texte est extrait du dernier album de Grand Corps Malade, "Il nous restera ça".
Sans être un grand fan de slam, je dois dire que j'ai un petit faible pour les textes de cet artiste...



Écrire
Et si l'art était juste un moment d'absence,
Où la lucidité perd contre l'inconscience,
Alors l'art mystique signera l'armistice
Avec les arnaqueurs remplis d'artifices.
Et si l'art était juste un moment d’émotion
Où l'aiguille de l'horloge suspend sa rotation
Alors l'heure aura tord face à l'art oratoire
Lorsque les créateurs raconteront leur histoire.

Les abréviations des nombres ordinaux

Dès qu'il s'agit d'abréviation, on lit à peu près tout et n'importe quoi et il est clair que certaines règles simples ne sont pas connues ou pas appliquées avec toute la rigueur que le respect de la langue française nous impose. Le sujet a déjà été abordé ici-même, mais je me permets de vous imposer cette piqûre de rappel car, malheureusement, le cas des nombres ordinaux semble désespéré.

Combien de fois, ces derniers mois, ai-je vu écrit "6ème" au lieu de "6e", par exemple ? J'ai arrêté de compter.
Je vais donc rappeler la règle, fort simple au demeurant :
Excepté pour premier / première et second / seconde qui s'abrègent respectivement en 1er / 1re et 2d / 2de, tous les autres nombres ordinaux s'abrègent en "e" :
deuxième : 2e
dixième : 10e
etc.

La marque du pluriel est marquée par l'ajout d'un "s" :
troisièmes : 3es
Cette forme du pluriel se retrouve également pour "premier" et "second" :
premiers : 1ers
secondes : 2des

Donc les abréviations "ième", "ème", "nd" sont incorrectes, même si elles sont abondamment utilisées.
De là à ce que les règles changent, il n'y a qu'un pas que l'Académie française n'a pas encore franchi...

Dernier point :
1o, 2o, 3o, etc. sont les abréviations de "primo", "secundo", "tertio", ...
Et l'exposant est la lettre "o" et non le "°" de "degré". Mais il est vrai qu'il est plus facile de taper ce dernier sur un clavier et qu'il faut un œil exercé pour discerner la différence...

PARIS

Où fait-il bon même au cœur de l’orage
Où fait-il clair même au cœur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a fait jamais battre le cœur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré

Louis Aragon, 1944

Je continuerai

Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.

Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.
Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…
Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés.

Abbé Pierre

La France (Guillaume Apollinaire)

À l'occasion de l'anniversaire de la mort de Guillaume Apollinaire, je vous propose aujourd'hui un de ses nombreux poèmes...


 LA FRANCE
Poète honore-là
Souci de la Beauté non souci de la Gloire
Mais la Perfection n'est-ce pas la Victoire
Ô poètes des temps à venir ô chanteurs
Je chante la beauté de toutes nos douleurs
J'en ai saisi des traits mais vous saurez bien mieux
Donner un sens sublime aux gestes glorieux
Et fixer la grandeur de ces trépas pieux
L'un qui détend son corps en jetant des grenades
L'autre ardent à tirer nourrit les fusillades
L'autre les bras ballants porte des seaux de vin
Et le prêtre-soldat dit le secret divin 
J'interprète pour tous la douceur des trois notes
Que lance un loriot canon quand tu sanglotes 
Qui donc saura jamais que de fois j'ai pleuré
Ma génération sur ton trépas sacré
Prends mes vers ô ma France Avenir Multitude
Chantez ce que je chante un chant pur le prélude
Des chants sacrés que la beauté de notre temps
Saura vous inspirer plus purs plus éclatants Que ceux que je m'efforce à moduler ce soir
En l'honneur de l'Honneur la beauté du Devoir 
17 décembre 1915

Jour des Défunts

En ce 2 novembre, jour de la fête des défunts et en hommage à tous nos chers disparus, voici un poème d'un auteur peu connu, Antoine de Latour :


Voici le jour des morts, l'âme croit les entendre ;
Mais au lieu d'un jour sombre et d'un ciel attristé,
Une heure de printemps se lève sur leur cendre,
Comme un signe de paix et d'immortalité. 
Vers les champs du repos, autour de la cité,
La foule des vivants commence à se répandre,
Et plus d'un a choisi le sentier écarté
Que peut-être demain il lui faudra reprendre. 
Ah ! vous n'êtes pas là, vous que j'ai tant pleurés,
Le hasard fit, hélas ! à vos mânes sacrés,
Pour la nuit de la tombe, un chevet solitaire. 
Mais la loi du temps cesse où la vie a cessé,
Et les larmes du cœur vont partout sous la terre
Consoler dans la mort le pauvre trépassé.
Loin du foyer, 1835

-gant / -guant

Navigant ou naviguant ? Fatiguant ou fatigant ?
Que celui ou celle qui n'a jamais hésité lève le doigt...
La faute se retrouvant assez régulièrement, je pense qu'il est utile de faire un petit rappel. Pour ceux qui ont levé le doigt, vous pouvez, en attendant, me conjuguer le verbe naviguer à l'imparfait du subjonctif.
Revenons à nos moutons : navigant ou naviguant ?

À y regarder de plus près, la règle est finalement assez simple à retenir :
- on écrit naviguant lorsqu'il s'agit du participe présent,
- on écrit navigant lorsqu'il s'agit de l'adjectif ou du nom.

Exemples :
- Le personnel navigant d'Air France.
- Naviguant vers l'ouest, Christophe Colomb découvrit sans le savoir un nouveau continent.

Pas trop fatigant à retenir, n'est-ce pas ?

Abécédaire personnel (G à L)

Ce billet est une petite synthèse des articles déjà consacrés, sur ce blog, aux lettres G à L. Je reprends, pour chacune d'entre elles, ma définition préférée. Choix subjectif tout à fait dans l'esprit de cette catégorie de billets...



G comme...
Gadin
Que celui qui n'en a jamais pris lève la main. Tomber est une chose, se relever en est une autre, bien plus essentielle dans la vie. D'aucuns vous diront que la vie n'est qu'une suite de gadins, dont on se relève plus ou moins abîmé. On y inclura bien entendu et surtout  les gadins amoureux.

H comme...
Hélicoptère
Étrange machine volante dont le pilotage m'a procuré des sensations, des joies et deux ou trois frayeurs jamais égalées à ce jour. De l'Alouette II à la Gazelle, en passant par l'Alouette III (un coup de cœur particulier pour cette dernière), ces machines auront été au cœur de mon métier pendant plus de 20 ans. Mon seul regret, finalement, sera de ne jamais piloter le Tigre. À quelques années près...

Histoire
Ce fut, avec le français, ma matière préférée à l'école. Enfin, l'histoire telle qu'on l'enseignait alors. Ça me faisait rêver. Et il y  avait plein d'histoires dans l'Histoire. Plus tard j'ai eu, en classes préparatoires, un professeur extraordinaire avec lequel j'ai d'ailleurs gardé le contact. Certains lecteurs de ce blog l'ont aussi connu. Il vous salue tous... En particulier les Kubs !

Instituteur / institutrice
Mot rendu désuet par quelques ahuris qui ont imposé au commun des mortels, et sans leur consentement, le terme de "professeur des écoles" (au féminin incertain, ce qui est un comble). Je le dis donc sans détour : instituteur (institutrice) est un mot magnifique, aussi magnifique que le métier qu'il désigne. Il sent bon la poussière de craie et l'autorité bienveillante.

Juke-box
Mot qui fleure bon les troquets d'antan. Ceux que j'ai fréquentés quand j'étais lycéen, puis jeune adulte. Une autre époque, quoi. Aujourd'hui, quand j'entre dans un café, il me manque deux choses : le flipper et le juke-box. Surtout le juke-box. En disparaissant, il a emporté avec lui une (grande) partie de ce qui faisait le charme des troquets. Avis très personnel... Mais je suis sûr que beaucoup le partagent.

K comme...
Kop
Amis allergiques au monde du foot, lisez ce paragraphe jusqu'au bout : vous allez tout de même apprendre quelque chose d'intéressant...
Au cas où il y aurait encore des lecteurs ignorant la signification de ce mot, il s'agit des tribunes les plus animées d'un stade, car regroupant les plus fervents supporters de l'équipe locale. Le plus beau, en France, est probablement celui de Lens (avis très subjectif, je le concède !). Saviez-vous que ce terme nous vient des Anglais qui furent les premiers à nommer ainsi une tribune (la Spion Kop, à Liverpool, en 1905), en souvenir des 900 soldats anglais morts lors de la guerre des Boers, alors qu'ils essayaient, vainement, de prendre la colline du même nom. Le mot fut ensuite importé en France dans les années 80 pour désigner la ou les tribunes les plus "chaudes" d'un stade.

Kosovo
J'y ai passé 10 mois de ma vie, en deux séjours espacés de 4 ans. Je n'entrerai pas ici dans des considérations géopolitiques. Je veux juste témoigner du fait que j'ai découvert qu'il y avait encore, au XXIe siècle, des pays en Europe où les conditions de vie tenaient plus du siècle de Rousseau que de celui d'Alain Finkielkraut...

Laïcité
Est-il nécessaire de rappeler la définition de ce mot ? Je pense que ça ne fera pas de mal :
Conception et organisation de la société fondée sur la séparation de l'Église et de l'État et qui exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. (Larousse en ligne)
Son principe figure en toutes lettres dans l'article 1 de la Constitution française de 1958.

Citation de Jacques BREL

Les hommes ne disent que des bêtises quand ils parlent des femmes. Par contre les femmes ne disent pas toujours des sottises quand elles parlent des hommes.
Jacques Brel (8 avril 1929 - 9 octobre 1978)

Abécédaire personnel (A à F)

Ce billet est une petite synthèse des articles déjà consacrés, sur ce blog, aux lettres A à F. Je reprends, pour chacune d'entre elles, ma définition préférée. Choix subjectif tout à fait dans l'esprit de cette catégorie de billets...



Apprentissage
L'apprentissage du français dispensé à nos jeunes me laisse perplexe. Je ne sais pas si l'ancienne méthode (celle des années 60-70) était meilleure ou pas que celle d'aujourd'hui, mais force est de constater que nos chères "têtes blondes"  savent moins bien lire et écrire que leurs aînés. À qui la faute ? J'en vois deux ou trois, dans la salle, qui s'agitent sur leur chaise...

B comme...
Bouquin, bouquiner
Je ne conçois pas l'écriture sans la lecture.
Bien qu'adepte du livre numérique depuis près de cinq ans, j'ai toujours, en cours, un bon "vieux" livre papier (actuellement, Millenium 4 en courte finale, Revival de Stephen KING et Les enfants de Gayant d'Emmanuel Prost attendant sagement leur tour).

Café
Sans sucre pour moi. J'ai réellement découvert le café le jour où j'ai cessé de le sucrer. Synonyme de pause. De vraie pause : se lever (donc décoller le nez et les yeux de ce que je suis en train d'écrire), faire couler le breuvage, le déguster tout  en laissant l'esprit vagabonder.

D comme...
Danse
Un truc que je maîtrise nettement moins bien que l'orthographe. Et je préfère, de loin, la danse des mots à la danse des pieds.

E comme...
Effort
On n'a rien sans rien. Phrase éculée, mais qui n'a pas perdu de sa force et de son actualité. À répéter inlassablement aux plus jeunes, qui ont tendance à l'oublier...

F comme...
France
Parcelle terrestre (et maritime) de la planète terre d'environ 675 000 km2, autant dire pas grand-chose, mais qui a marqué profondément l'histoire de l'humanité. Un peu moins aujourd'hui. Peuplée de Français (en grande majorité) dont la réputation n'est pas des plus brillantes. Pays qui possède la classe politique et les syndicats les plus c** du monde. Mais je l'aime. Et je l'ai servi avec fierté pendant plus de 25 ans.

100 000

Ce blog vient de passer la barre des 100 000 pages vues.
Créé en février 2013, il a été tenu régulièrement à jour jusqu'en septembre 2014. Depuis, je continue d'y ajouter des articles à un rythme beaucoup moins soutenu... Mais je n'ai pas lâché la barre...
Si vous êtes un "fidèle" lecteur, peu de billets vous ont échappé. Si vous avez découvert le blog récemment, alors vous avez de quoi lire pour un petit moment !
Dans tous les cas, merci pour votre visite.
Didier

Le français ? Une langue animale...

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire (re)découvrir ce texte succulent et particulièrement bien troussé de Jean d'Ormesson sur la langue française. Un petit bijou à partager sans retenue...



«Myope comme une taupe», «rusé comme un renard» «serrés comme des sardines»... les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les fables de La Fontaine, ils sont partout. 
La preuve: que vous soyez fier comme un coq, fort comme un boeuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.
Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un gardon et là , ... pas un chat !
Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.
Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié: cette poule a du chien, une vraie panthère !
C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour.
Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.
Vous êtes prêt à gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive.
Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine.
Une vraie peau de vache, quoi !
Et vous, vous êtes fait comme un rat.
Vous roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe.
Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon).
Vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.
C'est pas que vous êtes une poule mouillée, vous ne voulez pas être le dindon de la farce.
Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché, faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie.
Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des chiens de faïence.
Après tout, revenons à nos moutons: vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.

En hommage à Guy Béart

Guy Béart s'est éteint ce jour.
En hommage au poète et chanteur dont de nombreuses chansons ont bercé notre enfance, en voici une, parmi tant d'autres.
Salut l'artiste.





Le grand chambardement

La terre perd la boule
Et fait sauter ses foules
Voici finalement
Le grand le grand
Voici finalement
Le grand chambardement

Un grain de sable explose
Un grain c'est peu de choses
Mais deux mais dix mais cent
Ça c'est intéressant

Voyez messieurs mesdames
Dans l'univers en flammes
Entre les hommes-troncs
La danse des neutrons

C'est l'atome en goguette
Le ping-pong des planètes
La lune fait joujou
Et met la terre en joue

C'est la grande escalade
Les monts en marmelade
Sous le rayonnement
Du grand du grand
Sous le rayonnement
Du grand chambardement

Place pour le quadrille
Des fusées des torpilles
Ce soir c'est le grand bal
La "der des der" globale

Oyez les belles phrases
La Chine table rase
Se crêpant le chignon
A coups de champignons

Sur les montagnes russes
Passées au bleu de Prusse
Les bons gars du Far-West
Ont bien tombé la veste

Regardez qui décide
Ce joyeux génocide
Qui dirige vraiment
Le grand chambardement

Ciel! Ce sont les machines
Les machines divines
Qui nous crient en avant
En langue de savant

Que les calculatrices
Sur le feu d'artifice
Alignent leurs zéros
Comme des généraux

Elles ont fait merveille
Bravo pour ces abeilles!
Qu'on décore à cette heure
Le grand ordinateur!

Nous finirons la guerre
Avec des lance-pierres
Si nous vivons demain
Nous en viendrons aux mains

Si nous vivons demain
Nous en viendrons aux mains

Citation de Charles PÉGUY

À l'occasion de l'anniversaire de la mort de Charles PÉGUY (1873-1914), une petite citation qui n'a rien perdu de sa force...
Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite.

Citation d'Anatole FRANCE

C'est la rentrée !
Une petite citation sympa et de circonstance en passant :
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
Anatole France

C'est pour bientôt...

À quelques jours de la rentrée (mais si, mais si !), je ne peux pas résister au plaisir (je ris jaune) de vous montrer ce cliché, connu de certains j'en suis sûr...
Allez, encore un Bled ou un Bescherelle qui prend la poussière sur une étagère, en attendant la prochaine brocante.
Misère.

on trouve de tout en magasin...



Balade ou ballade ?

Encore une confusion courante, à laquelle il convient de tordre le cou définitivement !

Balade ne prend qu'un seul L lorsqu'il s'agit de la promenade.
Ex : Ce soir, au soleil couchant, nous irons faire une petite balade sur la plage.

Ballade prend 2 L lorsqu'il s'agit d'un poème, ou d'un morceau de musique.
Ex : Ce soir, après notre balade sur la plage, je composerai une ballade à notre amour.
Ex : La ballade des gens heureux (titre d'une chanson de Gérard Lenorman, qui fit un carton en 1976).

Rien de compliqué, donc...
Et hop ! Encore un petit billet facile à digérer en période estivale !

Citation de Régis DEBRAY

Ce que je crains, c’est une école qui ferait de l’élève un client. Quand on attaque la mère, le latin, je crains pour la fille, le français.
Régis DEBRAY 

Citation pour la fête des pères

Parmi la multitude de citations ayant pour thème le père, voici celle que je préfère :
Dans une prochaine vie, papa, j'aimerais te reprendre comme père. 
Bernard WERBER

Bonne fête à tous les papas !


Citation de Richard WAGNER

La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots.
Richard Wagner

Mont-Saint-Jean

En ce 18 juin 2015, je ne vous ferai pas d'article sur l'appel du général de Gaulle (voir ce billet), mais je vais vous présenter un livre sur la célèbre bataille de Mont-Saint-Jean, dont c'est le bicentenaire.
Mont-Saint-Jean ?
Mais oui, vous savez : WATERLOO !
Loin de moi l'intention de disserter sur cette bataille. Les écrits ne manquent pas. Et compte tenu de mes origines, je préfère célébrer AUSTERLITZ (voir ce billet).
En revanche, je me permets de vous recommander un ouvrage, intéressant parce qu'il fait la part belle aux écrivains qui évoquèrent la plus belle défaite de l'épopée napoléonienne :
Waterloo. Acteurs, historiens, écrivains, textes annotés par Loris Chavanette, préface de Patrice Gueniffey. Collection Folio classique (voir sur le site de Gallimard).
Bonne lecture !

Quelques règles orthographiques


C'est bien connu : le français est une belle langue (il paraît même que c'est la plus sexy !) mais difficile à maîtriser, tant elle compte de règles d'orthographe. Lesquelles règles ont quasiment toutes leurs exceptions. Tenez, en voici quelques-unes, pas trop difficiles à mémoriser...
  • Les mots qui commencent par AT prennent 2 T  (ex : attendre), sauf atermoyer et atrophier.

  • Les mots qui commencent par AG prennent 1 seul G (ex : agrandir), sauf agglomérer, agglutiner et aggraver.

  • Les mots qui commencent par AB prennent 1 seul B (ex : abaisser), sauf abbaye, abbé, abbesse, abbatial.

  • Les mots qui commencent par BAL prennent 1 seul L (Ex : balance), sauf ballade, balle, ballon, ballet, ballerine, ballot, balloter, ballotage.

  • Les mots qui commencent par BAR prennent 1 seul R (Ex : baromètre), sauf barrage, barre, barreau, barrer, barricade, barrière, barrique, barrissement.

  • Les mots qui commencent par BOUR (+ voyelle) prennent 2 R (Ex : bourrasque). Ah, tiens, pas d'exception.

Citation de Mircea ELIADE

Les livres nous obligent à perdre notre temps d'une manière intelligente.
Mircea ELIADE  

Jean Moulin au Panthéon : le discours d'André Malraux

Voici le fameux discours prononcé par André Malraux le 19 décembre 1964, à l'occasion du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon...


Monsieur le président de la République,

Voilà donc plus de vingt ans que Jean Moulin partit, par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d'un peuple de la nuit. Sans la cérémonie d'aujourd'hui, combien d'enfants de France sauraient son nom ? Il ne le retrouva lui-même que pour être tué ; et depuis, sont nés seize millions d'enfants...

Le mot de l'année 2015


Dans le cadre de la 11e édition du Festival du mot qui débute dans deux semaines (du 27 au 31 mai, à La Charité-sur-Loire) et tout comme l'an dernier, un mot sera choisi dans une liste de 12 et deviendra "le mot de l'année" 2015.
Vous pouvez retrouver cette liste sur le site officiel de la manifestation et vous en profiterez d'ailleurs pour voter. Mais oui, vous aussi !
Vous avez jusqu'au 19 mai pour faire votre choix : ne traînez pas trop !
Alors, zadiste ? Frondeur ? Laïcité ?
Pour mémoire, c'est selfie qui l'avait emporté en 2014...

Pour le vote, c'est par ici.

Lettre d'adieu d'Henri Fertet

8 mai. Jour de commémoration de la Libération. Jour de souvenir. Jour d'hommage à tous ceux et celles qui contribuèrent à la libération de notre beau pays.
J'ai pensé que ce blog était le bon endroit pour rendre, à ma façon, hommage aux 1038 Compagnons de la Libération, en publiant cette lettre d'adieu d'Henri Fertet, fusillé le 26 septembre 1943 à l'âge de 16 ans.
Il fut fait Compagnon de la Libération à titre posthume en 1945.
Il a écrit cette lettre bouleversante de simplicité et de grandeur quelques instants avant son exécution.

Bizarre, vous avez dit bizarre ?

La langue française ne manque pas de bizarreries.
En voici quelques-unes, que vous pourrez toujours replacer à la pause café...



Le plus long palindrome de la langue française est ressasser.
(il se lit dans les deux sens)

Institutionnalisation est le plus long lipogramme en e.
(il ne comporte aucun e)

L'anagramme de guérison est soigneur.
(le mot comprend les mêmes lettres)

Endolori est l'anagramme de son antonyme indolore.

Squelette est le seul mot masculin qui se finit en ette.

est le seul mot contenant un u avec un accent grave.
Il a aussi une touche de clavier pour lui seul !

Le mot simple ne rime avec aucun autre mot.
Tout comme : triomphe, quatorze, quinze, pauvre, meurtre, monstre, belge, goinfre, larve.

Délice, amour et orgue ont la particularité d'être de genre masculin au singulier et d’être féminins à la forme plurielle.

Oiseaux est, avec 7 lettres, le plus long mot dont on ne prononce aucune des lettres : [o], [i], [s], [e], [a], [u], [x].
Oiseau est aussi le plus petit mot de la langue française contenant presque toutes les voyelles.

Citation de Gustave FLAUBERT


Tout le talent d'écrire ne consiste après tout que dans le choix des mots.
Gustave Flaubert

Citation pour un jour d'élections

Les hommes politiques et les couches doivent être changés souvent... et pour les mêmes raisons.
Sir George Bernard Shaw, prix Nobel de littérature en 1925 

Semaine de la langue française


Amis francophiles et autres amoureux de la langue de Molière, c'est le moment d'ouvrir vos agendas et de les mettre à jour si ce n'est pas encore fait :
la 20e édition de la semaine de la langue française se déroulera du 14 au 22 mars 2015.

Pour en savoir plus, je vous recommande de vous rendre sur la page officielle de l'opération :

Journée de la femme : citation de GANDHI

Appeler les femmes "le sexe faible" est une diffamation ; c'est l'injustice de l'homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes.
Gandhi

Voulez-vous danser grand-mère...

En ce premier dimanche de mars, je souhaite une bonne fête à toutes les grand-mères, mamies, mémés.

Saviez-vous que la fête des grand-mères a été créée en 1987 par Café Grand’Mère ? Elle est célébrée tous les premiers dimanches de mars. Au cours des ans, cette fête a pris de plus en plus de popularité (business is business !) et figure désormais dans les calendriers français. Tant mieux. Ça fait une raison supplémentaire de chouchouter ces "mamans à la retraite" !

Je profite de l'occasion pour vous proposer quelques citations ayant pour thème les grand-mères :
La grand-mère te fait sentir que tu l’as attendue toute la journée, et maintenant qu’elle est arrivée, la journée est complète. Marcy de Maree 
Une maman formidable donne toujours une grand-mère exceptionnelle. Jean Gastaldi 
Les oncles, les tantes et les cousins, c’est bien. Les parents, c’est à ne pas négliger. Mais une grand-mère les vaut tous. Fanny Fern 
Les enfants martyrs sont ceux qu'on embrasse trop. Les grand-mères sont particulièrement recherchées pour cette tâche de tortionnaire. Henry de Montherlant 
Les grand-mères font exprès d'être sourdes pour que leurs petits-enfants se souviennent de l'odeur de leurs cheveux quand ils leur parlaient à l'oreille. Patrick Sébastien
Au fait, pourquoi écrit-on grand-mère ? La réponse a déjà été donnée ici :
http://didierbibard.blogspot.fr/2013/12/pourquoi-grand-mere-et-pas-grande-mere.html

Bon dimanche !

Après que et avant que...

La langue française ne manque pas de chausse-trappes.  Et la "logique" n'est pas toujours la bonne voie à suivre pour écrire ou parler correctement français.
L'emploi de "après que" et "avant que" en est une excellente illustration.

Ainsi, on écrit :
"Avant que le soleil ne disparaisse à l'horizon, je me promène dans les bois."
Facile.

La logique voudrait donc que l'on écrive :
"Après que le soleil ait atteint son zénith, je me promène dans les bois."

Eh bien non ! Il faut écrire (et dire ! Pitié pour nos oreilles !) :
"Après que le soleil a atteint son zénith, je me promène dans les bois."
Et il n'y a pas d'exception.

Retenez donc qu'à la différence de "avant que", "après que" doit être suivi d’un verbe à l’indicatif et non au subjonctif.

Citation de Stéphane HESSEL

Dieu n'est pas celui qui impose la justice. Ce sont les hommes, les démocrates, qui portent cette responsabilité.

Stéphane Hessel (1917-2013)

Citation de Geneviève DORMANN

À quoi de mieux peut servir une femme qu'à accueillir au plus chaud d'elle-même un ancien bébé qui a un peu froid ?

Geneviève DORMANN
(24 septembre 1933 - 13 février 2015)

Espèce de...

Espèce de mérinos mal peigné !
Espèce de porc-épic mal embouché !
Espèce de chouette mal empaillée !
Espèce de mitrailleur à bavette !
Merci capitaine Haddock.
Merci, car vous me donnez l’occasion de m’arrêter un instant sur l’utilisation de espèce de.
Alors, dit-on « une espèce de porc-épic mal embouché », ou « un espèce de porc-épic embouché » ?
La règle est très simple : espèce est toujours au féminin.
Notez également que ce qui suit cette expression ne s’accorde pas obligatoirement avec espèce. Ainsi, on écrira « cette espèce de porc-épic est mal embouché » : c’est le porc-épic qui est mal embouché.
Notez enfin que lorsque le mot espèce s’entend dans son sens plein, à savoir « ensemble d’êtres vivants féconds entre eux », alors tout ce qui suit s’accorde avec lui : « Ces espèces d’oiseaux sont très répandues dans nos contrées. »

Citation de José Artur

 
La guerre des sexes n'est pas prête de s'éteindre, il y a trop de complicité avec l'ennemi.
José Artur (20 mai 1927 - 24 janvier 2015)

Citation de Jean DUTOURD

Les Français, si détestables, ont un avantage considérable sur les autres peuples : ils parlent français.
Jean DUTOURD (1920-2011)

Liberté où es-tu ?

Liberté ! 
Lève-toi, aube nouvelle !
Déchire le rideau noir
Qui masque le Veyou !
Lève-toi, astre du jour !
Viens rougir les monts
Et qu’apparaisse le Signal !
Lève-toi, clarté diaphane !
Fais éclore la fragile rose
Et dissipe la brume dans le vallon.
Levez-vous, Aquilon et Zéphyr !
Portez à travers monts et vallées
L’heureuse nouvelle attendue !
Levez-vous, paysans et bourgeois !
En ce jour sans pareil,
Accueillez l’invitée des temps nouveaux !
Levez-vous, tambours et trompettes !
Descendez sur la place endormie
Et criez : Liberté ! Liberté tu es là ! 
Jean-Charles POINT

Nous sommes tous Charlie

Dessin de Plantu
Rappelons-le : dans l'acception du dictionnaire, on est intolérant quand on combat des idées contraires aux siennes par la force, et par des pressions, au lieu de se borner à des arguments. La tolérance n'est point l'indifférence, elle n'est point de s'abstenir d'exprimer sa pensée pour éviter de contredire autrui, elle est le scrupule moral qui se refuse à l'usage de toute autre arme que l'expression de la pensée. 
Jean-François REVEL (1924-2006)



L'hiver

(Article déjà publié le 21 décembre 2013)
L'hiver 
Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable. 
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune. 
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées. 
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune. 
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ? 
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable. 
Paul Verlaine, Romances sans paroles